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Metal and Oddities Reviews
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20 mars 2016

RUBBISH HEAP - 2016 Démo

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Thrashcore - Nouvelle Ecosse - 15 Mars 2016 - 5 titres – 7 minutes

En gros, s’appeler RUBBISH HEAP est déjà un aveu en soi. Pour nos lecteurs non anglophones, ça peut symboliser un tas de détritus hétéroclite, ou encore un terrain sur lequel on dispose des déchets pour stockage. En choisissant ce patronyme, ce trio de Nouvelle Ecosse a fait le bon choix, provoc’ oblige, et pourtant sa musique n’a rien d’un tas d’ordures non triées.

Mais à vrai dire, je leur en veux. Parce que sept minutes en leur compagnie, c’est vraiment trop court. J’aurais bien aimé quelques immondices supplémentaires, d’autant plus que ceux présentés ici auraient largement leur place au milieu d’une décharge grand luxe, avec robinets et savon pour ne pas garder ses mains souillées. Mais bon, c’est une démo, qui se veut concise et rapide, et de ce côté-là, c’est réussi.

 

Pour être honnête, je ne sais pas grand-chose d’eux, mis à part ce que leurs chansons veulent bien avouer, même pas sous la torture. Mais il est toujours bon de constater que de jeunes formations n’ont pas oublié comment se jouaient le Hardcore et le Thrashcore des origines, celui popularisé par les héros de Venice, Boston ou New York, quoi que les effluves de ces Nouveaux Ecossais sentent plutôt la côte Californienne que l’urbanisme glauque. Cette démo, en quelque sorte, c’est du révisionnisme sympathique, une façon de dire, « Voilà, si les SUICIDAL, ou les CRYPTIC avaient joué carré à l’époque, ça aurait pu sonner comme ça. » 

Pas de frime attention, ils ne le disent jamais ouvertement, mais c’est implicite à l’écoute. Parce que c’est vrai que les RUBBISH HEAP jouent propre, mais ont su garder la folie du premier SUICIDAL, les bandanas en moins. Après tout, on ne peut pas leur en vouloir d’avoir une bonne vision sans être gênés par un bout de tissu…

D’ailleurs, ce champ étendu leur permet de débuter leur entreprise par un truc un peu chelou aux entournures, pas vraiment Core d’ailleurs, plutôt bordélique et tribal, mais éminemment sympathique. D’autant plus qu’ils enchaînent avec du classique bien velu (« Piece Of The Pie », vu comme ça les rend hargneux, j’en veux bien un bout aussi), qui traîne le long d’un skate-park, en côtoyant la jeunesse de Mike Muir et celle des VERBAL ABUSE, sans oublier de citer pour le fun les DRI et les ADOLESCENTS. 

Vous voyez, la crème de la crème. Et tout ça, sans avoir à fouiller dans des archives improbables de 82/83. Le trio vous fait revivre les grandes heures de la découverte du Hardcore festif, celui qui fonçait mais en prenant le soin d’étudier son Rock N’Core pour le rendre bien agressif. Mais le tout est joyeux et respire l’adolescence passée à glander et accessoirement jouer un peu de musique pour matérialiser son ambition. Et pour prouver qu’ils n’ont pas oublié l’esprit underground, ils se fendent même d’une reprise des obscurs Canadiens de CHRONIC SUBMISSION, « Go 4 It », qui prouve qu’ils ont quand même bon goût et une sacrée culture Core, puisque la cassette d’origine n’avait même pas de label et s’échangeait sous le manteau. 

Eux n’en portent pas, mais on les imagine bien en bermuda et t-shirt sans manches. Alors après, Venice ou Boston, c’est vous qui voyez mais cette démo est tellement fraîche que j’en ai ressorti mes vieilles tapes de l’époque, mon premier SUICIDAL en bande, et que je me suis replongé dans un trip nostalgique carrément pas dominical pour deux sous. C’est du bon, un peu Fast sur les bords mais carrément Hardcore dans le fond. Et surtout, une livraison dont l’euphorie et la fronde juvénile donnent la banane et l’envie de ressortir son vieux skate poussiéreux, quitte à se casser une guibole. Messieurs, j’exige immédiatement un album, du même tonneau. Avec autant de riffs sympathiques, de lyrics délicieusement révoltés, de rythmiques versatiles et de chant juvénile qui sent l’acné à dix pâtés de maison. 

Et vite, parce que la patience n’est pas mon fort. En tout cas, même si je dois aller le chercher au fin fond d’une décharge, j’irai le débusquer, et sans bottes ni savon.

Parce que du vrai Hardcore presque casher, ça se fait rare. 

Et cher. Même si votre démo est gratuite (ça, c’est pour toi lecteur qui n’aime pas dépenser des sous). 

 

 

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