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Metal and Oddities Reviews
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25 mars 2016

THE LAST VEGAS - Eat Me

HardForce-19

AFM Records - Hard Sleaze - USA - 18 Mars 2016 - 11 titres – 41 minutes

Mine de rien, avec leurs tronches de Glammers un peu roublards et leur musique digne des beaux jours du Roxy et du Cathouse, les sales gosses de THE LAST VEGAS en sont déjà à leur septième longue durée, ce qui en fait un des plus anciens groupes de sa catégorie. Le Sleaze, il y a déjà un bail que les USA ont perdu la main au profit de la Suède qui aligne fulls aux as sur quintes flush depuis le début des années 2000. Mais rappelez-vous du Glam US bordel, celui du Sunset, qui à l’époque pouvait prétendre rivaliser avec nos voisins ricains, hum ?

Personne c’est un fait. 

Mais les LAST VEGAS (qui contrairement à leur nom viennent de Chicago) sont plus intelligents que la moyenne et ont senti le vent tourner il y a déjà un bail. Alors, sans honte, ils se sont adaptés, et d’ailleurs, signent avec Eat Me un pacte de coalition avec l’Europe, et louchent de plus en plus vers la Scandinavie, mais avec morgue et assurance, parce qu’après tout, il n’y a aucune honte à s’inspirer des meilleurs, surtout lorsqu’on est soi-même considéré comme une référence en la matière…

 

Si Dieu a pris un peu de repos le septième jour, pas question pour les natifs de l’Illinois d’en faire de même. Ils ont une réputation à tenir, et dès lors, les day-off ne sont pas concevables. Et sous cette pochette chamarrée d’un gros gâteau en arc-en-ciel se cache une nouvelle fois un sacré concentré de sucre Sleaze pimenté d’une bonne dose de Hard Rock couillu aux entournures. 

Piece of cake, man ? 

Non que dalle, le rythme est toujours aussi soutenu, et les influences connues. Toujours ce bon gros mélange à la pudding surprise de RATT, MÖTLEY, mais aussi du boogie de Bolan et du riff bluesy party du ZEP, pour un résultat optimal, comme à chaque livraison du pâtissier. Le gâteau nouveau se coupe en onze parts presque égales, en terme de goût en tout cas, et Eat Me, sous sa forme grivoise de conseil gourmand ne fera pas tâche sur le tablier de la discographie des Américains. Production/glaçage bien épaisse, guitares qui ne connaissent pas de faiblesse, chant toujours de guingois qui aimerait bien séduire mais réduire, et le feu s’agite sous la préparation qui s’annonce dès son entame très riche et roborative.

 

Mais nourrissante. Il est vrai que si les Suédois sont maintenant la cerise sur le gros dessert Glam Européen, les THE LAST VEGAS n’ont pas perdu leur savoir-faire depuis 2004. A l’époque, ils nous conseillaient de lécher, maintenant, il est recommandé de les bouffer. Ok, l’indigestion n’étant pas au programme, vous pouvez y aller, puisque le goûter est fort bien organisé. Les clowns ont bien rodé leurs blagues, et on s’amuse pour que dalle, alternant les grosses boutades Hard Rock Sleaze et les intermèdes reposant presque Bluesy dans l’âme. Et si un morceau comme « Along For The Ride » ressemble plus à une virée downtown avec les aînés de L.A GUNS, si la ballade à la CINDERELLA/BADLANDS « Universe & You » est placée un peu tôt dans la soirée, un truc aussi pendable que « Voodoo Woman » saura vous agiter les petons pour vous fédérer au ton.

Le thon c’est bon, mais le saccharose bien mélangé, c’est le pied. Et justement, les vôtres seront mis à rude contribution lors de moments comme celui précédemment décrit qui sonne clairement comme un gros rip-off de SLAUGHTER repris par VINIE VINCENT, mais en montrant salement les dents. 

Et le cas n’est pas isolé, puisque sur onze parts bien découpées, toutes sont assez riches pour vous sustenter. Pas forcément le meilleur album des gros gourmands, mais un dessert bien équilibré, qui n’étouffe pas les chrétiens mais assure la satiété aux gros malins. Des tubes ? Il y en a plein. « Hard To Get Over (You’re So) », c’est du LA pur 80’s qui sort même par les trous de nez, avec cette guitare à la Tom Keifer et ce chant à la Piercy, et l’intro « Bloodthirsty » se la joue Twilight noirci par une trop grande exposition aux longues nuits passées à mélanger les cocktails Cooper avec les shots HANOÏ ROCKS. Non, ils ont beau vieillir, et aligner les moments de gloire, ils n’ont rien perdu de leur énergie, même si de temps à autres leur inspiration louche salement du côté de la Scandinavie, sans même avoir le temps de changer d’avis. « To Be Treated », c’est du HELLACOPTERS revu et corrigé made in California, mais comment leur en vouloir puisque en la matière, les Suédois sont rois ? 

Et puis quand on choisit de terminer la fête sur un proto hybride Zombie/Manson (« From Hell »), c’est que forcément ça sonne non ? Une jolie surprise de fin d’album qui démontre que les vilains fardés et attifés comme des cow-boys enfumés en ont encore sous les bottes, et savent diluer un peu d’Indus dans leur légèreté. Mais de toute façon, ne faites pas la fine bouche, nous n’avons jamais parlé de restau gastronomique mais bien de fête atomique, ou les couleurs sont plus importantes que les saveurs, et où votre assiette déborde sous la quantité de nourriture à avaler.

Mais pour autant pas question d’indigestion. Le Hard Rock paillard et gaillard des LAST VEGAS est toujours aussi bien foutu, et conçu pour caler sans être trop repu, histoire que vous souhaitiez reprendre une part de boogie harmonicaïsé bien velu (« Hot Fudge », on imagine quel genre de bonbon ils aimeraient vous faire avaler…) 

Allez, venez. Le bourbon et le soda sont fournis avec les boas, et vous savez très bien à quel point vous allez vous amuser. Parce qu’un album des LAST VEGAS, c’est une party all night long, avec l’ivresse mais sans la détresse d’une descente trop raide. Un genre de tequila/rhum/vodka/chamallow qui rend un peu bargeot, qui colle au palais, mais qu’on déguste et qu’on aime retrouver pour se prendre un bon coup de chaud. 

Eat Me ? Tu parles qu’on va te bouffer…Aves les canines bien aiguisées par une faim de Hard Rock Sleaze bien assaisonné, avec juste ce qu’il faut de Rock décomplexé et de Glam assumé.   

 

 

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