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Metal and Oddities Reviews
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25 mars 2016

CHULO - Chulo

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Grind Powerviolence - Colombie - 12 Mars 2016 - 7 titres – 4 minutes

Un groupe qui vient de Bogota, Colombie ne peut pas être foncièrement mauvais…Je veux dire, bien sûr qu’ils sont mauvais, mais pas dans ce sens-là, ils sont évidemment méchants comme des teignes, et puis après tout, un gang qui balance bon an mal an trois ou quatre productions de Grind Powerviolence sait ce qu’il fait, et surtout ce qu’il NOUS fait.

Mal aux oreilles, mais du bien au cœur et aux tripes. Mais finalement, je me rends compte que je passe vachement de temps là-bas, si ça continue, on va croire que je les aime bien ou que j’ai des relations étroites avec les cartels…Mais les seuls cartels Colombiens que je fréquente ne prennent pas Colombine pour une sale junkie, mais les fans Européens pour de gros voraces qui aiment le boucan tenace

Et ça tombe bien, parce que celui des CHULO, bon an, mal an, est particulièrement efficace.

 

CHULO, pour les non hispanisant, ce sont des effrontés, du genre qui n’aiment pas les bonnes manières ni respecter l’heure du thé. Patronyme qui sied admirablement bien à Jorge Cortés (Blast Beats/Cris), Sergio Mancera (Basse/Cris) et Sebastián Barragán (Guitare/Cris), qui s’ils hurlent à trois de concert font aussi pas mal de barouf pour réchauffer l’hiver, qui à Bogota ne doit pas frémir sous les frimas. Leur Grind Powerviolence est gras, mais pas du bide et plutôt du riff. Mais il est surtout absolument incontrôlable et hystérique, ce qui le rend indispensable à toute étude clinique.

Dans le genre « on blaste, on hurle et on voit ce qui se passe », le trio est roi. Avec comme d’habitude une production homérique qui se vend au kilo et non plus au gramme, le trio Colombien se moque ouvertement de la logique et de la bienséance et aligne les morceaux de bravoure, tous courts et sous la barre de la minute qui fatigue. 

Leur dernier EP éponyme ne fait aucunement exception à la règle. Sept morceaux pour quatre minutes de ragoût de veau, c’est dans la norme et on déguste. Et puis, ils sont francs et préviennent d’emblée. Avec une cacophonie en forme d’aveu telle que « Rafale de Violence », presque exclusivement concentrée sur des blasts en free et des dissonances qui strient, le drapeau est porté haut et l’agression sent le coup de chaud. Et bien sûr, « Turbulencia » d’entériner ce postulat en se vautrant dans un Crust/Grind bien gras qui n’excède pas les quarante secondes, avant que « Miserable Existencia » n’en rajoute une couche dans le genre « vie dans les bas-fonds ».

 

Ce que j’aime par-dessus tout dans l’excès Colombien, c’est justement son absence totale de retenue qui les fait souvent friser le n’importe quoi absolu à faire passer les Anglais pour de gentils tordus. « Redundancia Conceptual » est justement à l’image de son titre et de cette constatation, puisque c’est un bordel sans nom, lardé de hurlements et de grognements, accompagnés par une rythmique qui voit ce qu’elle veut bien voir et frappe les toms au hasard. 

Le hasard justement n’a plus sa place sur le lourdaud « Depresion », qui débute comme un sale Sludge plombé par des années de disette, et alourdi par un riff qui traîne sa déprime dans une éprouvette. Mais comme le trio n’est pas du genre à se laisser abattre, ils enchaînent ce court moment de déprime avec un truc débile qui se frotte aux cinq secondes, avant de se terminer sur une outro bizarre en forme de légume d’hôpital qui racle son respirateur artificiel.

Et comme dirait cet abruti d’Aubert, « Voilà, c’est fini ».  

Quoi c’est tout ?

Mais rien ne vous empêche de vous procurer le reste de leur discographie…En plus Chulo est gratuit, c’est vous dire s’ils s’en cognent du pognon et préfèrent le partage sans raison. Même pas en NYP non, vraiment gratos, alors même pas la peine d’essayer de le chourer c’est peine perdu. 

Du délire bien festif et bordélique, ça vous tente ? Alors soyez heureux, Bogota est dans la place et je vous garantis que ça ne va pas sentir le rance… 

 

 

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