Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Metal and Oddities Reviews
Archives
25 mars 2016

INFERNAL DIATRIBE - Admission Of Guilt

a0354264362_10

Pine Hill Records - Hardcore - USA - 19 Mars 2016 - 13 titres – 25 minutes

Si ce nom vous est inconnu, on ne peut pas dire pour autant que les INFERNAL DIATRIBE soient de complets débutants. Ils traînent leur Hardcore teigneux sur les scènes US depuis une bonne dizaine d’année, même si un méchant hiatus les a fait taire ces derniers temps. Mais les revoici affutés et décidés comme jamais, de retour en 2016 avec un nouveau line-up, et surtout, un troisième longue durée qui risque d’exploser votre lecteur préféré. INFERNAL DIATRIBE, c’est donc du gros son, en direct de Dover, New Hampshire, mais ils auraient pu venir de New York, personne n’aurait fait la différence. Car leur Core est violemment urbain, méchamment suintant de colère, et surtout, mis en exergue par des instrumentistes carrés qui ne sont pas là pour rigoler, ni pour frimer.

 

Alors chez eux, on trouve de tout. Du gros Core N’Roll qui agite ses riffs comme un bulldog, du Fastcore bien rapide comme on l’aime, un peu de Downtempo, quelques accélérations salement D-Beat/Grind, mais aussi du triple épaisseur à la MADBALL/AGNOSTIC, et même quelques influences scandinaves lorsque la rage prend le dessus. 

Admission Of Guilt, c’est en quelque sorte leur aveu de conscience. Coupables de jouer un Hardcore sans concessions, la haine au ventre et les vu-mètres dans le rouge. En jetant une oreille sur leurs pamphlets antérieurs, vous noterez à l’écoute du petit dernier un durcissement du ton, qui s’est considérablement assombri et qui place ce LP nouveau sous des auspices rudes et costauds. Pourtant, le groupe va droit au but, et ne cherche pas à noircir le propos. C’est tout simplement qu’après cette période d’hibernation forcée, leur envie s’en est trouvée décuplée et qu’elle s’incarne dans des beats plombés ou survolés qui dynamitent nos stéréos sans frapper un coup dans l’eau.

 

Vingt-cinq minutes et c’est tout. En faisant vous-même le calcul, vous comprendrez donc que les morceaux ne dépassent que très rarement les deux minutes, certains abandonnant même l’affaire au bout de quarante-cinq secondes. Avec un final de cinq minutes, voici un compte rond sans round d’observation, si l’on excepte ce « Argument » initial qui réchauffe les mains avant le corps à corps. Et c’est bien de cela dont il s’agit, à tel point qu’on a parfois la sensation d’avoir Roger Miret aux basques (« The Lowest of Low »), et qu’on n’a pas forcément envie de se retrouver face à lui. Mais ce brave Roger n’aurait jamais pu jouer un tel déferlement de haine quasi Grind comme « Ritual Piss » qui prend la caisse claire pour un Uzi. Et le groupe ne se contente pas de jouer vite et fort, il la joue fine aussi, et lorsque le timing s’élargit, « Holy Crutch » fait tomber les douilles le long de guitares qui ne connaissent pas la rouille et qui riffent saccadé et régulier. 

Comme d’hab’, le chant est un phénomène à lui tout seul, et Cam Garnett donne tout ce qu’il a dans le thorax, vociférant comme un écorché vif qui psalmodie dans un vieux squat. La rythmique Chad Dyer/Tino Valpa reste solide de bout en bout, et semble particulièrement à l’aise dans les accélérations, lorsque la grosse caisse est très sollicité et la basse bien malmenée (« Raw Youth », limite Crust, « Annoy Me Again », franchement, on n’a pas très envie non…), mais assure aussi de gros mid tempi bien écrasés mais modulés (« Pinched Nerves », « Kids With Issues »).

Cette basse est bien sûr respectueuse des codes modernes, et brille de mille feu, claquant comme un taquet derrière le crane sans pour autant accrocher les pellicules de la paume.

Tout ceci rend les psaumes convaincants et définitifs, dopés à la testostérone, qui sont en plus polis par une production béton, qui n’arrondit pas les angles mais les laisse bien tranchants. 

Alors, on aligne, on vise et on tire. C’est un peu le leitmotiv de ce troisième longue durée qui s’il ne s’éternise pas, laisse de graves séquelles. Dans un registre Modern Core US, Admission Of Guilt est un modèle du genre qui s’écoute l’écume aux lèvres et le cœur battant. Pas de grosse modification de style, pas de remue-ménage dans la hiérarchie, mais du solide, qui passe en revue toutes les nuances de ces dix dernières années en s’arrêtant à peu près sur toutes les cases brutales. Nous avons même droit à un épilogue épique, qui pratique la symbiose et reprend toutes les idées pour se projeter vers l’avenir, qui s’annoncera sans doute un poil différent. « Set To Explode » permet même aux INFERNAL DIATRIBE de tester l’application de la mélodie sur tempo lourd et insistant, et offre donc une belle sortie qui ne rabâche pas les principes déjà établis. 

Espérons que cette troisième étape dans la carrière des Américains ne soit pas encore suivie d’un long silence, puisque Admission Of Guilt leur donne largement les moyens de s’imposer sur la durée. Et Dieu sait pourtant si le marché actuel est saturé, ce qui vous donne de sérieux indices sur sa qualité.

 


  

 

Publicité
Publicité
Commentaires
Metal and Oddities Reviews
Publicité
Publicité