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Metal and Oddities Reviews
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1 avril 2016

KILLUS - Ultrazombies

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Art Gates Records - Metal Indus - Espagne - 28 Mars 2016 - 13 titres – 48 minutes

On avait déjà les zombies strip-teaseuses, les requins zombies, les zombies du marais, les zombies Ebola, les poupées zombies, les enfants zombies, les zombies gay (Gay Zombie, 2007, court métrage), maintenant, il nous faut rajouter à cette liste risible les Ultrazombies, qui si l’on en croit leur désignation, sont plus morts que la mort elle-même. 

Alors comment les tuer, puisqu’ils sont au-delà du néant ? 

Inutile de chercher la manière la plus efficace de les occire définitivement, puisque ces mort-vivants là sont plutôt sympathiques, et n’ont d’autre intention que de vous faire headbanger et à la rigueur danser. Alors inutile de leur planter une balle dans la tête tout en les démembrant, puisque de toute façon, ils sont capables de se réanimer et de se réassembler seuls, alors faites donc avec. 

Et vous savez quoi ? 

Je les aime bien moi.

 

D’Espagne, on connaissait surtout les zombies templiers d’Amando de Ossorio, squelettiques, à cheval, chevauchant au ralenti dans des décors surréalistes. C’était plutôt joli et onirique, mais depuis, ces templiers ont rangé leur toge pour adopter une tenue plus idoine et conforme à l’époque. D’ailleurs, ils ont dû salement loucher du côté du passé de Glenn DANZIG, puisqu’ils se sont grimés comme à la grande époque des MISFITS, mais comment leur en vouloir, puisque l’iconographie est toujours aussi efficace, et bien plus percutante et festive que le sempiternel corpsepaint des Black metalleux en goguette dans la forêt. D’ailleurs, ils SONT festifs. D’une certaine manière. Pas du genre à vous accueillir chaleureusement à un barbecue, mais plutôt à vous ouvrir les portes d’une vieille crypte abandonnée pour y danser jusqu’au bout de la nuit. Si d’ordinaire les ensembles aussi monochromes et synthétiques nous viennent d’Allemagne ou des USA, l’Espagne semble donc avoir son mot à dire, et avouons que le discours ibère en la matière à de quoi convaincre.

Alors non, la fête n’a rien de particulièrement novateur. Elle ressemble de loin, de près et de dos aux célébrissimes parties données autrefois par Rob Zombie (ben oui, en même temps c’est assez logique entre potes…), MARILYN MANSON, JESUS ON ECSTASY ou même BILE et SKINNY PUPPY avec un côté plus groovy et dansant qu’hypnotisant. 

Concrètement, KILLUS, c’est du bon gros Metal Indus qui sait lâcher le bon son et le bon groove au bon moment pour redonner la pêche aux participants. Il faut dire qu’ils n’ont pas appris à mettre l’ambiance hier, mais bien depuis 1998 ce qui en fait des MC’s tout à fait fiables. Ultrazombies est donc leur cinquième longue durée, et intervient trois ans après Feel The Monster, qui offrait un featuring d’Ashes des STATIC-X sur un morceau.

Il est d’ailleurs étonnant de constater que le groupe ne dispose même pas d’un site officiel, une simple page Facebook en faisant office. Mais peu importe le médium du moment que la musique soit bonne, comme dirait notre cher Jean-Jacques. Et sous ce point de vue-là, elle sonne, donne, et ne vous quitte pas.

 

Les influences déjà citées sont largement suffisantes pour vous permettre d’appréhender l’univers de ces zombies attachants. Après une mise en terre célébrée par le révérend MANSON lui-même (option Hollywood, « Tourniquet », etc..), un cercueil descendu par le Rob ZOMBIE de « Dragula » et quelques pleurs de circonstance des familles RAMMSTEIN (trop triste pour être martiale) et NINE INCH NAILS (trop impassible pour être honnête), les créatures de la nuit sont ressorties de leur tombeau pour venir bouffer vos gâteaux et éventuellement vos cerveaux qui ne seront pas d’une grande utilité pour les écouter quoiqu’il en soit. Vous pouvez pour appréhender la contre-attaque jeter une oreille sur le premier cri poussé avant la grande débandade, publié en single sous le titre « Satanachia », l’un des plus efficaces du lot, mais aussi l’un des moins dansants et plus proche du Metalcore méchant que le reste de l’œuvre. Mais ça pulse, la double écrase toute résistance, et le chant bien roublard comme il faut ne vous laisse aucune illusion quant à votre avenir de vivant plutôt compromis. Sur ce morceau, les KILLUS se plantent au milieu d’une route occupée sur la voie de gauche par le bolide WHITE ZOMBIE, et sur la droite par le corbillard STATIC-X, et parvient à les doubler en fin de ligne droite grâce à un habile refrain. 

Ne vous faites aucun souci, les décharnés ne s’égarent pas, et n’abusent pas de gros riffs stériles sur fond de rythmique linéaire, et privilégient les gros beats électroniques, portés par des guitares assez malignes. Les motifs sont mémorisables, les arrangements de clavier délicieusement gothiques (option synthétique, mais sympathique), et même si l’ossature (bien attaquée quand même) est classique, les zombies ibères parviennent toujours à trouver une petite idée qui les rend…différents. Ainsi, la petite mélodie façon comptine de « Motherfuckinstein » est délicieusement étrange, tandis que les couplets grouillants et dignes d’une Hammer délocalisée dans un vieil entrepôt Espagnol de l’hymne « Ultrazombies » préparent merveilleusement aux débordements Gore d’un refrain accrocheur. La recette est toujours la même, on avance doucement, au son sombre d’un clavier couplé à une batterie smooth, et puis on attaque en groupe en vociférant des invectives qui sentent la pourriture à plein nez (« The Witch’s Pact »).

L’up tempo sied admirablement à cette horde, qui visiblement n’est pas encore totalement putréfiée (« Know Your Enemy », « Welcome To My Madness »), et de temps à autres, KILLUS s’approprie les mastications de COAL CHAMBER (« The Last Passenger », à la syncope qui écope), mais au final, c’est « propre », et ça laisse le sol du salon nickel sans le moindre petit bout de colon. 

Efficace, groovy, dansant, ce cinquième album des KILLUS est la perfection dans son genre, et n’a d’autre prétention que de vous éclater, la tête ou toute autre partie du corps. Si le MANSON léger vous manque, si Rob Zombie ne vous fait plus valser, et que Reznor a toujours été trop psychotique pour vous, laissez-vous croquer par ces Ultrazombies. Promis, ça ne fait pas mal et ça vous laisse dans une transe fatale.

 

 

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