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Metal and Oddities Reviews
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8 avril 2016

CRUCIAL RIP - Bong Rip Evisceration

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Brutal Death Grind - USA - 31 Mars 2016 - 6 titres – 12 minutes

Bon je joue franc jeu, celui-là je l’ai chroniqué à cause de sa pochette. Débile non comme critère ? Bah oui, je sais bien mais j’ai craqué sur ce graphisme splendide qui m’a rappelé les dessins de Repka et les covers de MUNICIPAL WASTE, avec ses couleurs flashy et ses personnages tout droit sortis d’un gore movie sympathique.

Elle est signée par Jason Burhans, que je vous invite à retrouver sur sa page DeviantArt, parce que le bonhomme à vraiment du talent. Mais un simple coup d’œil à Bong Rip Evisceration suffira à vous en convaincre. Mais pour autant un bon coup de stylet est-il suffisant pour s’intéresser à la musique d’un groupe, qui d’ailleurs ne cherche à convaincre personne du caractère inédit de ses exactions?

Non, mais en l’occurrence, si.

 

Brutal Death, Death Gore, Death à tendance Grind, Barbaric Death, tout ça, c’est de la merde, j’en conviens. Il est de plus en plus facile de se créer un micro style histoire de se démarquer de ses contemporains abrutis de violence instrumentale, et finalement, tout ça est plus grotesque que vraiment récréatif. Mais ce qui l’est sans conteste, c’est ce dernier EP des Virginiens de CRUCIAL RIP. Les originaires de Richmond ont en effet trouvé une approche très personnelle qui bouffe un peu tous les morceaux qui traînent, au point qu’il est très difficile de reconnaître le cadavre, même après une analyse pointilleuse à la N.C.I.S. 

C’est Death évidemment, mais tellement intense et fou qu’on a du mal à raccrocher le boulot à la locomotive poussive du Brutal qui commence salement à manquer de charbon…ou de restes humains.

Les six morceaux de Bong Rip Evisceration sont en fait à l’image de cette pochette fabuleuse. Exubérants, légèrement post-mortem, mais avec encore les nerfs à vif qui font trembler les membres d’un seul souffle. Pas difficile de comprendre pourquoi ils ont besoin de s’y mettre à cinq pour proposer un tel barouf, alors même qu’ils ont des têtes plutôt sympathiques. Si, allez sur leur page Facebook pour voir. Il y en a même deux qui ont des lunettes, et un qui porte un bonnet. Et si ça, c’est pas un gage de bonnes intentions…

 

Alors. Mike et Paul aux guitares, Atreyu à la basse, Alex au kit et Russell au chant, ça donne pour l’instant quelques morceaux lancés à la volée, et ce premier EP, qui finalement, de par sa modestie, tient la dragée haute à bien des albums fondés de groupes confirmés. Eux citent d’ailleurs quelques cadors, genre Cannibal Corpse, Wormrot, Insect Warfare, Devourment, Internal Bleeding, Pyrexia, Suffocation, Cattle Decapitation, Death ou Cephalic Carnage, et si chacune de ces influences se retrouve dans leur carnage personnel, ils possèdent ce gros plus qui transforme chacun de leurs morceaux en gros bong qui dynamite les neurones, sans pour autant vous transformer en zombies apathiques.

En plus, vous n’avez même pas besoin de vous emmerder à appeler votre dealer préféré, puisque c’est lui qui vient à vous avec la meilleure came possible. Pas chère, clean, et qui fait immédiatement effet, sans causer de lésions mais avec quand même un risque de forte dépendance. 

La recette du caillou magique qu’on fait brûler est simple. Une grosse louche de rythmiques brutales et syncopées, un chant caverneux qui vous fait fondre les esgourdes, et surtout un gros paquet de riffs massifs et taillés dans la bavette. Mais le tout est préparé avec humour, amour et dans un désir de faire planer tout en secouant gravement le cocotier. Bien loin des turpitudes pénibles du Death Gore Grind qui assomme mais ne fait pas planer, le crack virtuel et musical de CRUCIAL RIP se rapproche plus de la défonce INFEST que de l’enfonce AVULSED, et vous plonge dans un état d’euphorie qui vous donne envie de décapiter vos amis, sans avoir besoin de lunettes Google. En gros, un jeu en réseau qui connecte les synapses pas trop endommagées par l’abus répété de boucan, et qui vous fait méchamment délirer, rire bêtement, et soudain vous relever pour aller combattre les méchants lors de quelques fulgurances Grind alarmant (« Entheogenic Desires », gros foutoir ou la voix se démultiplie genre horde de démons à Monoprix). 

Barge mais plaisant, drôle mais conséquent, sympa mais méchant, Bong Rip Evisceration est donc à l’image de cette pochette qui m’a attiré vers ses sillons numériques. Flashy, brutal, ludique, et pour tout dire, j’aurais bien inhalé quelques morceaux supplémentaires.

Un peu CARCASS/WORMROT, c’est du travail de précision, qui transforme votre petit confort douillet en champ de bataille sans frais supplémentaires. Et comme en plus, vous n’êtes pas facturé à la minute mais au forfait, on regrette amèrement que la défonce n’ait pas été plus longue. 

Du Death saignant oui, mais du Death planant, c’est encore mieux ! 

 

 

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