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Metal and Oddities Reviews
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8 avril 2016

REABILITATOR - Global Degeneration

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Symbol Of Domination / Satanath Records - Thrash - Ukraine - 12 Décembre 2015 - 10 titres – 31 minutes

Bon les labels, va falloir se calmer un peu là…Je sais bien que dans l’underground vous êtes tous cousins, mais à force de mêler votre sang, on va finir par se coltiner une génération de consanguins… 

Jugez du peu. 

Cet album des Ukrainiens de REABILITATOR est d’abord sorti en 2012. Il vient d’être réédité par le label Biélorusse Symbol Of Domination, dont la page Bandcamp renvoie au site de Satanath Records, mais il est en même temps distribué en Russie par Metal Race, et en Italie par MurdHer Records. Il va devenir très ardu de renvoyer vers la bonne page si ça continue comme ça…Enfin saluons quand même le travail de ces petits labels qui font tout leur possible pour propager la bonne parole, d’autant que celle du jour est relativement tonitruante.

Ukraine donc, retour en 2010 et la gestation d’un trio fort sympathique. 

Influencé selon leur bio par la NWOTM (New Wave Of Thrash Metal, d’accord, mais alors laquelle ??), les REABILITATOR sont nés sous l’impulsion de Dmitry Prasolov (à Zaporozhye), batteur local, qui s’est vite retrouvé obligé d’endosser aussi le costume de chanteur, face au manque de vocalistes dans son patelin. On trouve à ses côtés Vlad Kotlyar à la guitare, et Alexey Novikov à la basse. Mais là où les choses se compliquent encore (vous ne pensiez quand même pas que tout allait être aussi simple), c’est que selon les sites, les trois musiciens changent de pseudos, mais changent aussi de membres…Ainsi, selon la bible Encyclopaedia Metallum, nos trois héros Ukrainiens se nommeraient en fait, pour la gloire, Lololo (le fameux batteur/chanteur Prasolov), CrazyMetalliMan (Novikov, le bassiste) et SaZaR, et c’est bien là où les débats s’étirent puisque sous ce sobriquet se cache en fait un certain Alexandr Azatsev, dont on ne trouve trace nulle part ailleurs…

Et d’ailleurs, en relisant la bio traduite dans un anglais très approximatif, on comprend vite que ce CD est une réédition, mais qu’il est aussi possible qu’il soit purement et simplement un « relifting » en studio de la production d’origine, puisque avec Prasolov relocalisé à Kiev, le trio a réenregistré les parties de guitare et le reste en vue d’une nouvelle sortie de Global Degeneration.

 

Esprit de David Lynch, es-tu là? Parce que finalement, ton Eraserhead n’est qu’une vaste fumisterie simpliste… 

Alors au bout d’un moment et après pas mal de recherches, j’ai fait ce que n’importe quel chroniqueur consciencieux aurait fait à ma place. Je me suis dit, « on s’en balance », et je me suis concentré sur la musique. Et grand bien m’en a pris, parce que de ce côté-là, tout est beaucoup plus simple. Alors comme ça, vous êtes influencés par la NWOTM ? Hum ? Alors on peut déjà occulter son excroissance nordique, puisque vous n’avez pas grand-chose à voir avec les SOILWORK, ou autres AT THE GATES, et concentrons-nous donc sur cette vague de Néo Thrash qui finalement, s’inspire directement des origines US et Européennes des années 80. Je ne m’amuserai pas à comparer les REABILITATOR à certains de leurs contemporains, de l’Est ou pas d’ailleurs, puisque finalement, ces groupes sont parfaitement interchangeables et copient tous les mêmes références.

 

Le Thrash Ukrainien de 2012 ou 2015 se conjugue donc en dix petits morceaux pour à peine une demi-heure de musique, ce qui en fait de petites bombes très efficaces et très concises, qui ne cherchent pas à exploser tous les goulags. Niveau technique, rien à dire, les musiciens sont capables, en tout cas suffisamment pour jouer un Thrash incisif et lapidaire, qui semble puiser ses idées à la fontaine EXUMER, qui elle-même découlait du fleuve SLAYER. Alors lé déballage est traditionnel, de rythmiques explosives en vocaux écorchés à la Robert Gonnella (ASSASSIN) ou Paul Arakaki (EXUMER), en passant par quelques soli lapidaires et autres breaks plutôt bien sentis.

La cadence est somme toute assez nerveuse mais raisonnable, et la basse qui claque bien pendant les passages en mid tempo rappelle les NUCLEAR ASSAULT et autres EXCEL, sans que les REABILITATOR ne tombent dans la séduction crossover.

Non, leur truc à eux, c’est le Thrash formel et classique, qui pulse et qui pique, et rien à dire sous cet angle-là. Ils sont suffisamment futés pour ne pas foncer sans réfléchir et tout défoncer, et leur attaque est ciblée, variée, comme le démontrent les jolis brûlots « Self Extinction Of Mankind » qui accumule un bon paquet de plans bien sentis, ou le final affolant « Global Degeneration », qui adopte peu ou prou le même abattage qu’un «Primitive Future » de SEPULTURA, avec une approche très Germanique de la vitesse guitaristique. 

En restant constamment sous la barre des quatre minutes, le trio ne nous saoule pas de constructions en gigogne souvent pénibles et prétextes à une accumulation de segments dispensables. Ici, seule la pertinence fait foi, et seule la violence fait loi.

Alors non, rien d’original à se coller sous le menton, mais une belle énergie qui ne se dément pas, et qui se permet même parfois de narguer le Thrash Hardcore New-yorkais à l’occasion d’un « N.W.O.T Maniax », qui n’a pas oublié l’importance d’albums comme Spreading The Disease ou Game Over, en mixant leurs sillons dans une gigantesque matrice estampillée SLAYER. 

Tout ça valait quand même la peine de frôler la céphalée aggravée en cherchant qui avait fait quoi à quel moment, mais quel labyrinthe pour aboutir à un simple album de Thrash de très bonne facture. Espérons que le futur soit plus simple pour les REABILITATOR, puisque avec un album comme Global Degeneration, ils ont largement de quoi imposer leurs vues en dehors de l’Ukraine.

 

 

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