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Metal and Oddities Reviews
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11 avril 2016

GORTAIGH - Sé Amhráin

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Extreme Nightmarish Sludge Indus - Russie - 23 Mars 2016 - 6 titres – 26 minutes

Je ne pouvais pas rester sur une impression négative, il fallait que je me réconcilie avec le Sludge, sous une forme ou une autre. Je suis comme ça, je n’aime pas les conflits, et en plus je suis têtu comme une mule.

Alors, sans vraiment chercher comme un acharné, j’ai retourné les fichiers de mon sacro-saint dossier « Reviews », pour y trouver de quoi enterrer la hache de guerre. Sans vraiment savoir si j’allais y parvenir.

Mais essayer, au moins.

 

Alors, je suis tombé sur un truc un peu bizarre, qui a attiré mon attention en quelques secondes, et ça, généralement, c’est plutôt bon signe… 

Pour ça, il m’a fallu exhumer un EP paru il y a quelques temps, émanant de la Fédération Russe, qui généralement, ne produit pas les groupes les plus tendres du cru. Ça tombe bien, je n’avais pas vraiment l’humeur guillerette et le geste preste.  

Quoi de mieux donc qu’un projet comme GORTAIGH, dont la traduction littérale donne dans notre français natal “douleur”? Side-project d’Oakim, qui en temps ordinaire dirige l’entité HIAZM, GORTAIGH a été mis en branle pour permettre à son concepteur de donner corps à ses idées « les plus sales et sombres », émanant de son « âme pervertie ». Avec un tel programme, il ne fallait pas s’attendre à de jolies comptines slaves pour bercer les enfants, ce qui tombe relativement bien parce qu’aucun couple de parents ne confierait ses joyeux bambins à ce sinistre baby-sitter.

Mais au-delà de ces parenthèses somme toute ironiques, la musique de Sé Amhráin, bien que particulièrement abrasive et lugubre, est surtout compacte, claustrophobique, mais créative. Loin des dérives schizophréniques d’un STALAGGH, il faut plutôt y voir un pendant négatif de GODFLESH, ce qui je le conçois est assez dur à imaginer vu le nihilisme musical du modèle original  Mais cette façon de laisser une boite à rythme dicter son beat implacable, l’utilisation des fréquences les plus graves des guitares, la lancinance, les heurts, et l’opacité de l’ensemble rapprochent considérablement les deux entités. 

Quoique la musique d’Oakim soit beaucoup plus noire que celle de Justin. Mais loin d’être un bricolage amateur destiné à meubler quelques heures de temps libre, Sé Amhráin est une œuvre qui tient debout, avec des tenants et aboutissants, et parvient même la plupart du temps à vous hypnotiser à défaut de vous effrayer. Admettons quand même que le propos est extrêmement pesant…A la croisée des chemins entre un Dark Indus vraiment chaotique, un Sludge mécanique et froid, et un Ambient pas encore assez diffus pour s’apparenter au Drone, le projet GORTAIGH repose sur un concept simple d’idées concentriques et itératives. Beaucoup de couches sonores viennent se greffer à une ossature simple, constituée d’une rythmique linéaire et de riffs prétextes, la plupart du temps assez épars.

L’intelligence d’Oakim est d’avoir brodé sur ces motifs sobres des couches d’arrangements qu’il martèle à intervalles réguliers, un peu comme si LUSTMORD et GODFLESH travaillaient sur un thème commun, chacun de leur côté, et assemblaient leur vision à la manière du split entre MERZBOW et BORIS. Sauf qu’ici, le travail est déjà fait et les strates assemblées d’office.

 

Les six morceaux ont évidemment une tonalité commune, un goût prononcé pour les stridences soudaines déchirant l’hermétisme grave, mais à chaque fois, une idée différente vient apporter sa petite nuance, sans pour autant retirer à l’ensemble sa cohérence. C’est assez difficile d’approche et d’écoute, ça peut se concevoir en Némésis au cas où la mélodie soit votre vecteur de prédilection, mais tous les amoureux d’un Indus lent et lourd et totalement moite seront enthousiasmés par cette ode à l’étrange et à la déviance. 

Sale. Mal. Lentement. 

Ainsi est introduite la page Vk de GORTAIGH, et il est vrai qu’aucun autre mot clé n’aurait pu le définir avec plus d’honnêteté et de précision. Sé Amhráin est d’ailleurs une fin en soi, puisqu’il complète la trilogie entamée par Moladh I Leith Bais, et poursuivie sur VerseKranz, et consacrée à l’œuvre de Maximilian Volochine, artiste multicartes Russe, auteur, poète, traducteur et peintre.

Ne connaissant pas la référence, je ne saurais dire si la trilogie de GORTAIGH rend l’hommage qu’il mérite à cet artiste.

Mais je peux par contre affirmer qu’en tant que simple side-project, il est d’une valeur artistique non négligeable, pour peu que le Dark Indus mâtiné de Sludge vraiment lourd et sale soit votre pain bis quotidien. 

Ma mission était donc presque accomplie. Je m’étais réconcilié en partie avec ce style qui m’avait tant déçu lors de mes dernières expériences, même si le résultat était biaisé par le caractère hybride de l’album en question. Mais il prouve en tout cas qu’il ne faut jamais rester sur une fausse impression. Sauf si vous faites marcher une planche à billets évidemment…      

 



 

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Commentaires
T
Thanks for the link, the review is refreshed ;)
O
Thanks for awesome review! This is right link on album:<br /> <br /> <br /> <br /> https://hiazm.bandcamp.com/album/s-amhr-in
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