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Metal and Oddities Reviews
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14 avril 2016

NEGATIV NULL - So viel Können wir gar Nicht Fressen, wie wir Kotzen Wollen

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Affront Vinyl - Powerviolence / Grind - Allemagne - 1er Décembre 2015 - 16 titres – 5 minutes

Quand vous étiez jeunes, vous faisiez quoi pour passer le temps lorsque vous n’avez rien à faire, c'est-à-dire la plupart du temps ? Oui, comme moi…Vous alliez traîner en ville, faire chier quelques vieux, boire des bières dans une vieille impasse où personne ne passait mais où on pissait, vous cassiez quelques vitres de bâtiments industriels, et vous patientiez en racontant des conneries jusqu’à l’heure du souper.

Normal quoi.

Bon, on ne ferait certainement pas la même chose aujourd’hui, c’est un fait. Quoique…Mais visiblement, tout le monde n’a pas la même façon de boucher les trous dans un emploi du temps de désœuvré.

Quoique les trois olibrius du jour n’en soient pas vraiment.

 

Alors c’est simple. Lorsque Moshfred et Seb (BITTERNESS EXHUMED, MINDFLAIR) et Christian (HEAVEN SHALL BURN) ne savent pas quoi faire pour occuper leurs précieuses minutes, ils s’amusent à gâcher les nôtres. L’année dernière, certainement lors d’une cuite post concert, les trois bruitistes ont décidé d’allier leurs forces et de créer une nouvelle entité, entièrement dévouée à la cause bruitiste supersonique. Déjà pas forcément tendre dans leur formation d’origine, le trio s’est dit qu’un peu de brutes dans ce monde de fun ne feraient de mal à personne, et ont donc formé NEGATIV NULL en octobre de l’année dernière, avant d’enregistrer leur premier 7’’ en décembre. C’est dingue ce que ces mecs peuvent être productifs quand ils ne savent pas quoi faire…

Cela dit, ne vous emballez pas. C’est bien d’un 7’’ dont nous parlons, qui vient d’ailleurs d’être fraîchement pressé en rondelle par le très actif et underground label Affront Vinyl, qui porte bien son nom. Alors pour six petits dollars, vous pouvez vous procurer la galette en question, et inutile de me demander si elle tourne en rond, puisque la réponse est oui.

 

Il est rare de tomber sur des « œuvres » dont la lecture du titre demande presque plus de temps que l’écoute du contenu en question. A part le second album de Fiona Apple, je ne connaissais que peu d’exemples, mais un nouveau m’en est fourni par NEGATIV NULL. Ne parlant que très peu l’Allemand, j’ai fait confiance à Reverso qui m’a confirmé ce que je pensais, à savoir que So viel Können wir gar Nicht Fressen, wie wir Kotzen Wollen voulait dire dans la langue de Goethe, “Autant de fait de pouvoir nous pas du tout des gueules, comme nous le bafouillage le fait de vouloir”. Avec ça, j’en savais beaucoup plus, et j’étais à même de pouvoir critiquer en toute objectivité la galette en question.

Alors, vous vous en doutiez aussi, de la part d’individus capables de jouer dans des ensembles aussi festifs que MINDFLAIR ou HEAVEN SHALL BURN, nous étions en doit d’attendre un peu tout, mais surtout un gros bordel pas possible. C’est l’option Grind troublée de Powerviolence qui a finalement été retenue, et vu le CV des zigues, pas question de faire traîner les choses ou de les prendre à la légère.

Seize morceaux, cinq minutes de musique, ça va très vite, mais ça n’est pas pour autant bâclé. C’est traité avec tout le respect dû à cette musique de précision, et si je vous dis qu’en sus aucun « morceau » n’atteint la minute, vous avez tout de suite pigé où je veux en venir. 

Tout ça sent la récréation à plein nez, celle où on peut enfin gueuler comme des tarés, shooter dans des cailloux et tirer les cheveux de cette sale petite p**** de Sandrine qui cafte tout à la maîtresse. Pas de prise de tête, pas de perte de temps, ni de perte blanche d’ailleurs, dès l’entame « Ausweg Verbaut » on cogne dans le lard, et l’affaire ne ralentit qu’en de très rares occasions. Les roulements de caisse claire se multiplient, tout comme les breaks nucléaires, et si par mégarde la rythmique connaît une baisse de régime dans les tours (« Mein Beileid Gehört Mir »), c’est la voix qui prend le relais et qui hurle comme une damnée.

Mais pas d’inquiétude, ces moments sont rares. Mais même en version « brièveté absolue », le trio nous aménage quelques breaks très bien sentis, durant lesquels on sent que le métier prend le dessus.

 

Bon, pour un simple qui dure cinq minutes, je ne vais pas non plus vous pondre un essai. NEGATIV NULL, aussi éphémère soit-il remporte la palme du single de Grind/Powerviolence du mois avec sa violence bon enfant et son hystérie communicative. Dans l’optique des side-project des furieux de la cause Grind, ni plus ni moins. Et puis c’est facile à chroniquer, donc, c’est tout bon.

Un truc qu’on peut écouter sur la route du centre-ville pour dézinguer deux ou trois poubelles au passage. Et qui en plus, fera peur aux petites vieilles à votre place.

 

 

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