Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Metal and Oddities Reviews
Archives
17 avril 2016

SCUMBLACK - Ceocracy

a3441174877_10

Heavy Thrash - Argentine - 13 Avril 2016 - 9 titres – 34 minutes

Un bon gros groupe de Thrash Death de Buenos Aires, pour un samedi matin, ça vous va ? Après tout, vous êtes sans doute à peine levé, alors pas la peine de négocier, ce premier album sera plus efficace que votre vieux radio réveil qui de toute façon ne fonctionne plus depuis longtemps. Et puis les mecs sont là, ils attendent de vous rencontrer, alors soyez polis et levez votre gros cul de votre pieux qui de toute façon est maculé de sueur et de tâches de cervoise bon marché.

L’Argentine, terre de contraste, asile de groupes tous aussi véhéments les uns que les autres, et qui se répandent soit en exactions Fastcore et Powerviolence, soit en nostalgie Thrash de bon aloi. Ce matin, c’est justement cette option que le quintette SCUMBLACK a choisie, et depuis que je les ai vus dans leurs costumes, je dois reconnaître qu’il leur va plutôt bien.

 

SCUMBLACK, c’est du traditionnel remis au goût du jour, et agrémenté de quelques fantaisies tout à fait plaisantes.

On y retrouve cinq musiciens sûrs de leur fait, Diego Pato (guitare, chœurs), Pabloe Pena (basse et chœurs), Rodrigo Alfonso (guitare), Fabian Meaurio (chant) et Santiago Sauza (batteur, de session, c’est précisé). Certes, ils n’hésitent pas à piocher dans le Thrash à tendance Death d’Amérique du Sud, celui des SEPULTURA, OVERDOSE et autres DORSAL ATLANTICA, mais ils savent aussi aller fouiner du côté du Nord du continent, évoquant la précision de la Bay Area. En somme, ils font comme leurs aînés, et provoquent une collision entre la finesse Américaine et le radicalisme Germain, le tout avec un certain flair qui parfois, sait faire preuve d’une belle persuasion…presque novatrice.

 

Tiens, par exemple, « Sobrepoblacion », ça commence classique, avec un gros riff velu, une rythmique en mid qui lâche quelques doubles croches à la grosse caisse, et puis soudain, tout se lâche au son d’un refrain presque Néo et Disco dans son tempo, ce qui le rend encore plus efficace. Accélération, breaks bien sentis, et le tout est emballé et pesé en moins de trois minutes et trente secondes, blasts épars compris. Du beau travail, qui place même quelques arpèges à la TESTAMENT, et une mélodie à la METAL CHURCH. Habile les gars, habile…Mais pour autant, c’est la fougue qui prédomine sur ce premier effort réalisé en DIY absolu. Tiens, prenez par exemple l’ouverture « Brainless », elle est elle-même introduite par une des parties de guitare les plus énormes que j’ai entendues depuis longtemps. Un gros lick balancé avec l’overdrive parfaitement réglée, qui laisse présager d’un gros pavé en mid bien solide, avant que le quintette ne change d’avis et d’ambiance et accélère le tout d’une humeur un peu Punk et Thrashcore.

 

Et c’est bien ce côté imprévisible et instinctif que j’aime chez ces Argentins. Cette façon de brosser un tableau de violence ouverte à toute influence, qu’elle soit Thrash ou Hardcore, Heavy ou Fastcore. En plus, les gus savent trousser de jolis passages mélodiques absolument pas incongrus et merveilleusement bien réalisés qui contrastent avec les poussées d’adrénaline qui surgissent de nulle part. Ça tourne, ça frappe, et ça frappe fort. Sans pour autant se déparer d’une originalité pas forcément flagrante, mais subtile et remarquable en tendant l’oreille.

 

Lorsqu’on se rend compte qu’en plus, ils ne font pas les malins et ne jouent pas la montre, l’affaire devient vraiment savoureuse. Pas plus de quatre minutes, ça suffit, et l’optique paie puisque tous les morceaux sont efficaces. Après tout, une bonne demi-heure, c’est largement suffisant pour une petite dizaine de titres précis et libres, qui vont de l’agression salement Heavy et poisseuse (« Freewill », qui une fois de plus fricote avec METAL CHURCH, mais aussi avec ANNIHILATOR, le plus médium bien sûr, « Occupied Factory », qui cite LAAZ ROCKIT et même le Hardcore crade des CRO-MAGS), au développement plus progressif et travaillé (« Fly With Honor », syncope et contretemps, c’est efficace et en plus la voix se veut plus grave qu’à l’habitude, sans pour autant occulter ces chœurs typiquement Punk hispanique).

 

Un bilan pas du tout mitigé pour un groupe beaucoup plus inspiré que son artwork ne le laissait présager. En balayant plus ou moins l’intégralité du spectre Heavy Thrash, SCUMBLACK offre un beau résumé avec Ceocracy, qui distille son lot de riffs bien pesés, de rythmiques enlevées, le tout chapeauté par des lignes vocales bien rauques. Pas vraiment le Thrash Death annoncé, mais plutôt un Thrash très appuyé, qui lorgne souvent du côté d’un Heavy mordant et méchant. En tout cas, un premier album qui ne doit rien à personne, et qui se montre bien plus persuasif que bon nombre d’albums majeurs actuels.

Comme quoi, avec de la volonté, on parvient toujours à un résultat qui satisfait. Tiens pour le fun, ils nous collent même des tierces à la MAIDEN sur « Fly With Honor ». C’est vous dire s’ils sont ouverts… 

Merci à l’Argentine de nous rappeler au bon souvenir des 80’s. Un samedi matin, ça fait du bien et ça réveille malin.

De quoi avoir la force d’attraper sa tasse de café sans se lever. 

 

 

Publicité
Publicité
Commentaires
Metal and Oddities Reviews
Publicité
Publicité