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Metal and Oddities Reviews
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26 avril 2016

DISCHARGE - End Of Days

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Nuclear Blast - Punk D-Beat - UK - 29 Avril 2016 - 15 titres – 33 minutes

Lorsqu’on parle de Punk anglais, les sempiternelles références ressortent. Les CLASH évidemment, les PISTOLS immanquablement, les DAMNED éventuellement, mais pourtant, un nom manque souvent sur la fiche de la mémoire. 

Pourquoi ?

 

Je ne sais pas…Moins consensuels, moins paillards, plus brutaux, un peu sales. Et pourtant, ce sont sans doute eux qui ont influencé le plus de groupes à travers le monde. Plus bruyamment, mais paradoxalement, plus discrètement. Une horde grouillante de tâcherons leurs doivent leur carrière, eux qui auraient sans doute continué à se mordre la queue s’ils n’avaient pas entendu ces guitares épaisses et graves résonner de Stock On Trent à l’orée des années 80.

Tiens, demandez donc aux METALLICA ce qu’ils en pensent. Ou à SEPULTURA. Et puis tiens, allez faire un tour du côté des pays Scandinaves, et prononcez leur nom, jouez un de leurs albums. Observez les réactions.

Silence religieux, puis extase gesticulante ? Hurlements et révérence ?

Oui, c’est ça. 

Et ça c’est l’effet DISCHARGE.

 

Putain, mais rien que d’écrire leur nom donne des frissons…

 

Oui DISCHARGE. Hear Nothing, State Violence, The More I See, Realities Of War, et puis tant d’autres…Ils en auront inventé des trucs ces salauds d’Anglais…La Pop moderne, le Heavy, et même le Hard Rock puisqu’on y est…Ils auront bien exploité le filon Punk venu des States en ramenant dans leurs bagages Thunders, Spungen, et hop, le mythe… 

Le mythe, GBH, les CRASS, et surtout…DISCHARGE. Une affaire de frangins au départ qui a fait tellement de bruit que même les voisins ricains ont entendu le raffut. Une carrière presque sans tâches, mis à part celles laissées par la bière sur le zinc. Des années 80 chaotiques, des années 90 en demi-teinte, et puis un comeback du line-up d’origine, encore plus d’albums, des compiles et puis un autre hiatus, entre 2008 et 2011 si l’on compte un EP, mais huit ans entre deux albums. Encore une fois, quelques ajustements, mais on retrouve aujourd’hui les frangins Bones et Tezz aux guitares, Rainy à la basse, alors on peut encore parler de sources, pas de soucis. Dave Bridgewood aka Proper est encore derrière le kit, mais cette fois ci, c’est une autre pointure qui s’est emparée du micro. Exit Rat et bonjour J.J, ex BROKEN BONES, et là encore, une autre référence à mettre sur les tablettes. Vous voyez le topo ?  DISCHARGE, et un BROKEN BONES, vous imaginez le barouf ? Oui, parce que vous connaissez le truc par cœur, comme moi, et qu’en plus, ce fumier chante comme Cal le faisait. Avec les tripes. 

Mais DISCHARGE a t’il déjà joué avec autre chose que ses tripes ? Non.

 

Et d’ailleurs, le single avant-coureur l’annonçait avec un à-propos tout à fait justifié. « New World Order » renouait avec le Punk abrasif des débuts, et trouait sa rythmique légendaire de riffs qui ne l’étaient pas moins, avec une énergie digne de jeunes rebelles de vingt ans. Le chant de J.J respectait la tradition établie dès la fin des années 80, et la machine s’emballait, alors que nous attendions encore l’album à venir. Il est finalement là, et s’il n’est bien sûr pas aussi intense que les premières sorties du gang, il est largement au-dessus de la mêlée brouillonne des groupes de Crust/D-Beat qui se contentent d’en répéter la recette depuis des décennies. Tout est là, l’histoire des Anglais, leur passé, mais aussi leur présent, puisque leur message n’a jamais été aussi actuel.

On pourra peut-être reprocher à la production d’être un peu clean, comparé au pavé Hear Nothing, mais après tout, c’était le son d’une époque, et inutile de le regretter.

 

End Of Days, c’est du DISCHARGE, pas de problème. Les guitares sont sans doute un peu moins sombres que dans les eighties, la charge moins virulente et le monstre moins impressionnant, mais la magie opère toujours. Une quinzaine de morceaux pour une demi-heure de musique, c’est dans la norme, et il n’y a pas grand-chose à jeter. La seule crainte était de savoir si l’ex BROKEN BONES allait enfiler les docs de ses prédécesseurs, et le doute est levé, elles lui vont à merveille. Le reste, vous le connaissez si vous avez suivi le retour des années 2000, il n’y a pas de grosse déconvenue, ni de surprise inattendue. Les soli sont incisifs et vont droit au but, la rythmique tient la route sans effort, et l’ensemble sonne aussi moderne que classique, ce qui n’est pas un moindre défi.

Le groupe a joué l’homogénéité, et les morceaux respectent un timing moyen de deux minutes, avec une poignée d’interventions plus courtes (« Meet Your Maker », qui accélère vicieusement le tempo et se rapproche des premiers singles, « Raped And Pillage », qui lui aussi appuie sur la pédale, tout en lâchant un riff ultra Rock N’Roll), et un single donc qui joue les prolongations pour bien commencer la fête. 

Can you hear the sound of an enormous door slamming in the depths of hell ? 

Ce sample utilisé dans une des intros - et comme le dit si bien la bio - définit à merveille ce qu’on peut éprouver chaque fois qu’un album de DISCHARGE résonne dans nos oreilles.

La détonation à peut-être perdu un peu de sa puissance et de son impact, mais fait toujours autant de dégâts à l’arrivée.

En en écoutant End of Days, vous ne pourrez plus dire que nous n’avez rien entendu, ni rien vu. 

 

 

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