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Metal and Oddities Reviews
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4 juin 2016

MARK J. BRENNISER - Turn Of The Screw

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Crossover / Thrash - USA - 1er Mars 2016 - 10 titres – 26 minutes

Bon. 

Je tombe sur le truc, vendu comme un Thrash act de plus, alors je fais confiance. J’écoute, je confirme à moi-même, et je me dis que la chose va être simple à analyser et présenter. Et puis, comme tout bon chroniqueur qui se respecte, je me renseigne sur le groupe. Enfin vu le nom, j’avais déjà quelques doutes derrière la tête.

Et en effet, ils étaient justifiés.

Un groupe qui porte le nom d’un musicien, c’est louche à la base, surtout dans le Thrash. Mais un simple coup d’œil à la bio du Mark en question m’a permis de piger que tout était beaucoup plus complexe que la surface ne le laissait entrevoir.

 

MARK J. BRENNISER n’est donc pas un band, mais bien un musicien solo, qui mène sa carrière comme bon lui semble…

Selon ses infos, il joue depuis trente ans dans le New Jersey, sans sonner comme BON JOVI, ce qui en soi est une performance. Il a déjà enregistré plusieurs albums, dont Take Off, qu’il a conçu comme un hommage perso au Surfing With The Alien de Joe Satriani, mais en 2016, il revient avec une toute autre optique qui le transforme de fait en personnage intrigant et imprévisible, et surtout, d’une versatilité sans équivalent…L’homme aime toutes sortes de musique, et en lisant les influences mentionnées sur sa page Facebook, on n’a aucun mal à le croire. Pensez donc…BLACK SABBATH, JOHN COLTRANE, UFO, RITCHIE VALENS, MOTORHEAD, RAMONES, RUSH, OPETH, DILLINGER ESCAPE PLAN…Si ça n’est pas de l’éclectisme total, je ne sais plus quoi dire… 

Mais alors me direz-vous avec un sourire en coin, quel rapport avec le Thrash dont je parlais en début de chronique ?

Aucun, si ce n’est la musique proposée sur les dix morceaux de ce Turn The Screws, à la pochette aussi énigmatique que la parcours de Mark. A la barre du navire, Mark évidemment, en tant que guitariste/chanteur, accompagné dans les quartiers par Eddie Gomez au kit et Jeff Stubbz à la basse. Le résultat produit par ce trio ? Du Thrash évidemment, option Crossover, qui joue un Metal délicieusement anachronique et décalé, qu’il est très difficile de classer, mais très facile d’apprécier.

Etonnant quand même de constater l’ouverture d’esprit dont fait preuve ce mec…Si encore sa musique sonnait bricolée dans une cave, ça passerait encore, mais non…Car cet album sonne aussi carré que n’importe quel album de Thrash de qualité sorti ces trois dernières années, ce qui est quand même sacrément bluffant…

 

Influences 80’s, Thrash évidemment, un peu Speedcore et Thrashcore quand la rythmique s’emballe, et puis pas mal de soli, assez bien sentis. Le menu vous plaît ? Tant mieux, parce que vous en ressortirez rassérénés et heureux de vous être assis à la table du chef. Ça joue bien, ça joue inspiré, et parfois, ça tape dans le haut du panier en tentant des choses un peu excentrées comme ce « Liar », qui rappelle légèrement les ACROPHET, LUDICHRIST, et autres combos à la lisière du Thrash et du Hardcore qui ne tombaient pas pour autant dans le Thrashcore. A ses deux postes, Mark est convaincant. Il riffe solide et carré mais libre, chante et module, et sait mener ses troupes à bon port. D’ailleurs, avec une section rythmique aussi solide et inventive, il a su s’entourer. L’osmose entre les trois comparses est palpable, et rend le tout homogène, avec cette liberté de ton qu’on ne rencontre que très rarement dans cet univers. 

Mark a joué la sécurité et privilégié les morceaux courts, qui frappent fort et ne perdent pas de temps en bavardages. Les structures ont vraiment une assise forte, et les breaks, parfois surprenants (« Hard Up », et une coupure un peu MAIDEN qui tombe comme un cheveu sur la soupe juste avant un pont méchamment Hardcore) apportent le surplus de dynamisme qu’un tel album réclame. Niveau interventions en solo, l’homme connaît le Shredding, mais se laisse aussi aller au feeling, et prouve sa valeur sans se mettre en avant.

Le héros de l’affaire, c’est ce Thrash étrange et excentré, qui hésite en permanence entre Fastcore du passé et Metal non daté, et qui aboutit à de petites perles comme ce « The Morning After », qui laisse une basse volubile et totalement Hardcore s’exprimer, pendant que la thématique colle aux basques des CRUMBSUCKERS et autres DRI.

 

Les multiples influences de Mark permettent à sa musique de piocher au hasard des styles tout en restant cohérente et originale, et c’est justement l’un des points forts de ce projet hors du commun. Il ne joue pas pour s’amuser, mais bien par passion, et cet enthousiasme se sent dans chaque morceau qui a été bichonné sans pour autant se voir privé de sa spontanéité. Alors ça speede bien comme il faut (« War »), mais ça peut aussi se la jouer légèrement CARNIVORE sur les bords (« Nothing »), en tâtant du SAB’ injecté dans un corps purement Doom & Thrash. 

Une surprise vraiment charmante. Non, je ne m’y attendais pas, et je reste aussi surpris après qu’avant. Mais après tout, peu importe la manière, seul le résultat compte.

Et monsieur Mark J. Brenniser à bien du talent. Je lui souhaite donc de continuer sa carrière comme il l’a toujours fait, et de rencontrer le succès, peu importe de quelle façon.

Il le mérite amplement.

 

 

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