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Metal and Oddities Reviews
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16 juin 2016

KNOCKIN’ LOST JOHN - Got A Spell

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Vintage Rock - Suède - 26 Mai 2016 - 10 titres – 41 minutes

Déjà, premier truc qui te saute à la gorge, le son de batterie. Sec, écho naturel, il remplit le casque comme il a dû remplir l’espace du studio. Un claquement mat de grosse caisse, une pulsion naturelle, sauvage, et qui a échappé à la domestication du studio. Le genre de détail qui pose un album dès ses premières mesures. Et puis, le reste suit. Une grosse giclée de wah-wah, un riff ample, et une basse gironde, généreuse aux courbes avantageuses, et puis le chant, un peu sexy, légèrement Chris Robinson sur les bords du timbre. Là, tout est en place, un Rock qui fleure bon les seventies, sans avoir lâché prise des années 2000, mais qui préfère quand même les anciens aux nouveaux. 

Vintage ?

 

Le mot pend aux lèvres, mais on hésite à le lâcher de peur de vulgariser. Alors restons simple. Rock. Voire Hard Rock si on est dans un bon jour, et puis l’orgue aide aussi. Des notes chaudes. Bluesy, mais pas trop, avec cette petite pointe de soul dans les fins de vers et les envolées pré-chorus. Le chorus d’ailleurs est sobre, mais flamboyant quand même. Un genre de son Les Paul, avec ampli itou, pas trop saturé, juste assez pour torturer les notes. Et puis la tension remonte, le chant racle la gorge, et c’est parti pour un final digne, mais assuré. 

C’était la chronique de « She’s My Baby », premier morceau de ce LP des Suédois de KNOCKIN’ LOST JOHN, qui avec Got The Spell risquent en effet de vous jeter un sort Rockvous ramenant directement quarante ans en arrière, ou trente, selon les influences.

En parlant d’influences, celle du ZEP plane sur le single « I’m Your Man », mais aussi celle des BLACK CROWES, un peu de TESLA…Vous le voyez et l’entendez, les époques se mélangent et la ligne temporelle devient floue, mais à la rigueur, on s’en fout.

Ça joue plein, ça joue vrai, et le feeling n’a pas été oublié au vestiaire.

 

Décidemment, ces enfoirés de Suédois sont forts. Très forts. Dans ce créneau précis, ils sont même imbattables, puisque depuis quatre, cinq ans, ils nous déversent des tonnes de riffs estampillés 73/74, sauf qu’en plus, ils les teintent d’un boogie à la Bolan, histoire de n’oublier personne (le break de « I’m Your Man », nul n’est dupe). Bon, on connaît, je vous vois venir, rien ne vous surprend plus. Mais là, je ne vous parle pas de surprise, mais bien de plaisir, celui d’écouter une musique authentique, jouée par des passionnés. Tiens, « My Queen », ça pourrait être du GRAVEYARD, mais aussi les ANIMALS de Burdon, ou une fausse reprise de Redding par FREE par exemple….Vous y mettez les souvenirs que vous voulez, il y en aura forcément un qui collera à l’histoire. Histoire connue elle aussi. 

 

Autant vous prévenir tout de suite, niveau info, c’est un peu la panne sèche dans le désert. Une simple page Facebook pour les Suédois, un line-up, et rien de de plus. En parcourant leur timeline, on apprend qu’une release party a été organisée dans leur pays natal pour fêter la sortie en CD et vinyle de l’album, qu’il est aussi disponible sur les plateformes de téléchargement légal, mais rien de plus. Alors comme je suis généreux, voici le casting entre parenthèses (Fredrik Jarméus – chant, guitare et piano, Joel Larsson – lead guitare et chant, Måns Molander - guitare, chœurs, Joel Samuelsson – basse et Olle Haglund – batterie), il faudra vous en contenter, puisque je n’ai rien de plus. 

Enfin façon de parler. Parce que niveau chansons, ça cartonne et ça en met plein les oreilles. 

Les mecs connaissent leur Rock sur le bout des doigts, qu’ils agitent sur leur instrument respectif avec un brio qui force l’admiration.

 

Il est parfois sévèrement burné (« Got A Spell », le genre de brûlot qui met le feu aux boots et au chapeau, avec sa rythmique à la JET et son thème à la LYNYRD/TOP), parfois carrément Bluesy, jusqu’à la moelle (« I Get Up » et sa slide/pedal steel vaudou qui vous fait transpirer et tressaillir), et de temps à autres, plus ou moins Groovy Punk, sur un rythme endiablé qui fait valser les tempes sur un tempo qui trempe (« The Refugee Son », celle-ci même SIR LORD BALTIMORE ne l’aurait pas vue venir, et DEEP PURPLE encore moins). Mais si les KNOCKIN’ LOST JOHN excellent dans tous les domaines, c’est décidemment l’intimisme qui leur sied le mieux. 

Une preuve ? « Broken Man », lourde ballade crépusculaire, sur laquelle le chant de Fredrik se fait plus profond et rauque, tandis que les guitares de Joel et Måns se teintent de ténèbres pour embrasser l’opacité de la nuit. Encore une fois, le Rock déchire le sommeil agité, tandis que le Blues tente de rassurer : les intentions sont louables. Et puis ce solo mon Dieu….

 

Même constat en ce qui concerne l’épais « Rollin’ By II », au son qui creuse encore plus, et qui se permet quelques bongos, et une intro maousse qui dure deux bonnes minutes. Mais le crescendo n’est pas gratuit, et on pense même à une matérialisation dans le réel des fictionnels STILLWATER de Cameron, avec des clins d’œil imparables aux mid 70’s, orgue Hammond offert en cadeau par les roadies. 

C’est un survol, il serait bien sûr possible d’ne faire une analyse plus poussée, en fouillant dans la mémoire, mais tout ça, ça se vit, comme tout album de vrai Rock qui se respecte. Et puis, je ne vais pas vous tabler par A+B pourquoi ce genre de musique me fera – et vous fera, sans doute – toujours vibrer. Je vous l’ai déjà répété cent fois, les Suédois sont les rois pour faire rejaillir les vibrations de cette époque que l’on n’a pas tous eu la chance de connaître.

Alors si vous aimez leurs prédécesseurs, si vous aimez le PURPLE, BOLAN, GENTLE GIANT, SIR LORD BALTIMORE, les CROWES, TESLA, GRAVEYARD… 

…vous savez quoi faire.   

 

 

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