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Metal and Oddities Reviews
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16 juin 2016

AGGRESSIVE OPPRESSION - Altar Of Death

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Thrash/Crossover - Russie - 13 Juin 2016 - 6 titres – 21 minutes

Ça thrashe pas mal à Moscou, ça thrashe pas mal…La preuve ce matin, un EP introductif produit par un quintette qui n’a ni froid aux yeux, ni aux guitares, ni à sa rythmique. Encore une fois, même en parcourant leur Bandcamp et leur page Facebook, peu d’informations filtrent, et comme en plus leur mini bio est rédigée en alphabet cyrillique, ça n’aide pas vraiment. Tout ce que je peux vous préciser, c’est que les cinq musiciens constituant l’ossature d’AGGRESSIVE OPPRESSION se sont trouvé de jolies métaphores pour illustrer leur position respective dans l’ensemble (Voice of the Dragon – Begemot, Master of the Dragon Guitar – Max The Shmitz Slayerow, Dragon Bass – Alexander Systerov, Lead of Guitare Ice Dragon – Den Dioxid Boy, Drums from Cave of Fire Dragon – Danila Yakovlev), mais qu’en dépit de ce casting aux faux airs de jeu de rôle, ils assurent grave à leur poste respectif. 

Alors avec un patronyme pareil, les options étaient multiples. De Russie, on attend généralement un gros Hardcore un peu Crust, du Grind, du Powerviolence, ou une autre extension bâtarde d’un genre généraliste assez foutraque.

Sauf que cette fois-ci, la règle n’échappant pas à l’exception, les trublions ont privilégié un Thrash relativement furieux et à la lisière du Crossover.

Et dans ce créneau-là, les pays de l’Est ne sont pas peuplés de manchots non plus.

 

Altar Of Death est donc un EP six titres digital enveloppé dans une splendide pochette virtuelle aux couleurs chatoyantes et au feu brûlant ardemment. Mais derrière ce superbe artwork se cachent surtout des morceaux élaborés avec passion et joués avec dévotion. Les moscovites ne font pas semblant de comprendre la chose Thrash, ils l’ont assimilée, et la restituent avec une dextérité incroyable, et surtout, avec un panache exaltant. C’est bien le mot, et ce Thrash aux accents furieux et un peu Core est une véritable démonstration de style qui n’a rien oublié en route. Rythmiques fatales, chant vindicatif et vraiment affirmé, et riffs qui tournoient sans cesse pour finalement s’abattre en piqué. Si en plus vous ajoutez à cette trame classique des interventions en solo très piquantes et exubérantes, le tableau et complet, et ce premier EP très professionnel. Sans pour autant se départir d’un fun contagieux qui vous fait headbanger comme un furieux. 

Pour élaborer cette première sortie, les AGGRESSIVE OPPRESSION ont fait appel à quelques featurings, que je ne saurais vous détailler puisque je ne connais pas les intervenants en question. Toujours est-il que cet apport dynamise des morceaux déjà bien costauds, qui se partagent entre mid tempo très solide (« Agressive Oppression », qui dans son accélération rappelle le SEPULTURA le plus tardif qui n’hésitait plus à verser dans le Hardcore), et attaques fast qui déménagent grave (« Final War », qui après une longue intro déboite comme un chausse-pied enragé, avec un fort parfum ACROPHET/LUDICHRIST).

Le groupe sait se partager entre une efficacité médium qui s’appuie sur des riffs bien épais et une radicalisation Speed qui ne ménage ni les coups de grosse caisse, ni les staccatos de guitare diaboliques (« Ritual »). En gros, six titres seulement, mais proposant tellement de breaks et d’idées qu’on pourrait presque les multiplier par deux.

 

Pas d’ennui à craindre, cette vingtaine de minutes passe très vite, et les Russes en profitent même pour glisser une petite cover de derrière les fagots, rendant hommage au projet annexe de Max « dirty dreads » Cavalera. Vous aurez donc droit à une interprétation personnelle du « Wasting Away » de NAILBOMB, qui passe admirablement bien la rampe, et cavale(ra) du feu de Dieu. Des références donc, des influences évidemment, mais surtout une énergie incroyable pour nous convaincre du bien-fondé de leur démarche. Production clean et un peu rauque, son profond mais pas trop, qui sert les intérêts de lignes de chant qui s’entremêlent dans un ballet étourdissant, les vocaux se partageant entre harangues graves et crises d’urticaire juvéniles.

Ajoutez à ça une basse qui pulse comme aux grandes heures du Crossover, et vous obtenez une première sortie qui se remarque et se démarque. 

Alors non, les Russes ne sombrent pas tous dans les affres du Powerviolence ou du Grind. Ils connaissent le Thrash, l’apprécient à sa juste valeur, et en proposent une version tout à fait honorable et terriblement percutante.

Et si l’oppression mène à la jubilation, sans être de mauvais esprit, je leur souhaite d’en souffrir encore longtemps.  

 

 

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