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Metal and Oddities Reviews
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10 août 2016

VENKMAN - St

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Sengaja Records - Powerviolence - USA - 25 Juillet 2016 - 23 titres – 13 minutes

Chocolate Chip Nerdcore. Cross-Bay Nerdviolence. Oui, après tout, on appelle bien sa musique comme on le souhaite, et je ne vais pas blâmer ces quatre (ou cinq, parfois) Américains…Quatre ou cinq du coup ?

Selon leur bio, Air Bud, Hot Pants, Frank Lyn, Uncle Booty et (parfois) Tuzigoot forment l’ossature de VENKMAN, qui nous en viennent d’Oakland et de SF, et qui sont la première distro outre Atlantique du label Allemand Sengaja Records.

Tout semble à l’avenant concernant leur musique, des pseudos des pseudos musiciens aux titres des morceaux. Ils citent Marcel Duchamp comme influence majeure, et il n’est pas interdit de croire qu’on pourrait les voir dans un musée, en train de ruiner la porcelaine d’un urinoir. Nous avons là affaire à une grosse bande de potaches qui ne prennent rien au sérieux, et qui semblent obsédés par la bouffe et les blagues à deux ronds. 

Ah, et par le Hardcore et le Powerviolence par la même occasion….

 

Allons-nous nous en plaindre ? Que nenni, l’affaire est lapidaire, cocasse, mais mérite d’être envisagée avec le plus grand sérieux. Selon le Bandcamp de ces abrutis, qui n’a pas été mis à jour depuis un certain temps, ils ont déjà semé les graines de la discorde sous la forme d’une démo en 2012, d’un 7’’ un an plus tard (single de vingt-trois morceaux quand même, notez bien ceci parce que ça a son importance), et d’un Slumber Party l’année dernière qui ne trahissait en aucun cas la philosophie de ces adolescents attardés du riff bâclé. 

Je vous parlais donc de ce simple paru en 2013 et qui contenait vingt-trois morceaux, en vous avertissant de son importance à priori. Car c’est en effet celui que nous retrouvons aujourd’hui, distribué par Sengaja Records, qui permet donc à l’Europe d’avoir accès au matériel de ces tarés US. La pochette en hommage aux Ghostbusters n’a pas changé, les titres non plus, pas plus que l’ambiance dégénérée qui s’en dégage. Vous l’aurez compris, l’heure n’est pas à la morosité. Les agités n’appréhendent le Core que sous son angle le plus paillard et braillard, et en guise de Powerviolence, il est relativement facile de parler de Thrashcore, tant les rythmiques et le sens de l’humour des VENKMAN les rapproche des WEHRMACHT.

Il est en fait possible de voir ce single/EP comme le mariage incestueux des amours fructueux entre les créateurs de Shark Attack et les STUPIDS par exemple, avec une petite pointe de vitesse CRYPTIC SLAUGHTER pour rester dans le ton.

 

Powerviolence donc, terminologie d’époque oblige, mais fond délibérément Thrashcore, qui se découpe en petits tronçons pour une durée atteignant péniblement les treize minutes. Il faut dire que seuls quatre segments dépassent l’unité, ce qui vous garantit une écoute rapide et assez délirante. Comme en plus ces sagouins aiment bien gagner du temps en truffant leurs morceaux de samples, autant les considérer comme des fumistes de la violence musicale, ce qu’ils sont assurément. Ça ne les empêche aucunement de bénéficier d’une production tout à fait honnête et rêche comme du papier cul grain 10, et surtout, d’un sens de la pertinence affolée tout à fait délicieux. 

Des riffs découpés à la hache rouillée, une rythmique qui ne chôme pas, et une jolie dualité vocale bien hystérique, voici donc le programme de ce Venkman qui n’a pas fini de vous faire tourner en bourrique. C’est évidemment ultra rapide, mais propose quand même quelques passages en down et mid tempo absolument convaincants, et au final, on se retrouve à écouter ce qui sera sans doute un des meilleurs simples de Power de l’année. Quelques blagues de bon ton (« Aw Shit (Part 1) » et « Aw Shit (Part 2) »), beaucoup d’hystérie instrumentale, des conseils à la ANAL CUNT à ne surtout pas suivre (« Throw Rocks At Cats »), une obsession morbide pour la bouffe et les snacks (« Burritos and Wrestling », « Powerviolence and Applesauce », « Macaroni Salad »), et des jets de bile rigolos que les D.R.I et les JERRY’S KIDS auraient pu entonner un soir de cuite (« Sick Truck », « No Escape »). 

Le tout reste dans une moyenne d’une poignée de secondes, le temps de jeter dans la fosse aux glands des hymnes fast & funny (« What The Fuck », « I Walk »), et se termine sur une dernière approximation, pour bien prouver qu’ils se prennent eux-mêmes pour des cons (« Aw Shit », une fois de plus).

 

Alors comment résumer cette affaire qui tient du gag salement élaboré pour faire marrer ses potes ? Le meilleur du Hardcore joué rapidement, du Thrashcore souillé par des Américains pour des Allemands, et finalement, un 7’’ carrément euphorique qu’on se passe trois ou quatre fois en haletant. Des  branleurs, tout simplement, qui rentrent dans une enseigne de restauration rapide, commandent n’importe quoi, mangent en rotant et en jetant de la salade baveuse sur les enfants. Mais nous sommes tous de grands enfants.

Alors rejoignez-les sur leur canapé, allumez la télé, et foutez le bordel. C’est encore la chose la plus saine à faire dans une époque où la folie devient la normalité.   

 

 

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