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Metal and Oddities Reviews
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10 août 2016

EQUILIBRIUM - Armageddon

equilibrium-armageddon-cover-art

Nuclear Blast - Pagan Majestic Metal - Allemagne - 12 Août 2016 - 11 titres – 50 minutes

A la rigueur, il serait facile de résumer la carrière et les ambitions d’EQUILIBRIUM à un seul titre de leur nouvel album, le bien nommé “Born To Be Epic”. Ils l’ont toujours été, l’ont toujours avoué, mais ce cinquième album en est devenu la preuve la plus flagrante. 

Son ample, compositions de plus en plus riches, mais…

 

Mais aussi une emphase sur un côté plus méconnu de ce groupe. Ce fameux côté sombre qui sommeille en chacun d’entre nous et qui s’est réveillé chez les Allemands pour l’occasion. Cette occasion, René Berthiaume l’a saisie au vol, et s’est occupé de tout. Quasiment tout. Composition, lyrics, mais aussi production pour la première fois de sa carrière. Il a patiemment enregistré les chansons, les a mixées, et le résultat est époustouflant. Sans savoir si tôt en amont, on pourrait presque déjà dire qu’Armageddon est le meilleur album de sa créature aux quatre têtes.

Mais laissons le temps faire avant de porter un jugement.

 

Il a quand même laissé la responsabilité du mastering à Maor Appelbaum, à Los Angeles, et évidemment l’artwork sublime est une fois de plus sorti des doigts magiques de Skadi Rosehusrt, qui s’est adapté à la nouvelle direction choisie par le groupe…Une direction qui sans changer radicalement de chemin, en a emprunté quelques traverses, s’est perdu dans des bois épais et sombres, là où la lumière ne filtre que très peu. Oui, Armageddon, même s’il porte les stigmates passés se veut encore plus profond que ses aînés. Et on le sent dès l’attaque massive de « Erwachen ». Quelque chose se passe. L’emphase est plus lourde, l’univers plus concentré, mais la lumière filtre à travers les ténèbres, puisque les mélodies sont toujours là, transperçant une épaisse carapace de dureté de surface. 

On change, mais on ne change pas. Telle pourrait aussi être la devise de ce groupe unique qui à la base, avait une durée de vie limitée à un seul concert.

Depuis, la route a été longue, les fans de plus en plus nombreux, et leur indéfectible fidélité ne sera pas ébranlée par cette cinquième pièce du puzzle. Car EQUILIBRIUM a fait très fort en diluant son Pagan Metal dans une grosse dose de Tanz Metal dansant et rebondissant, comme le démontrent des pièces essentielles et formelles tel le trépignement infernal de « Heimat », qui aurait pu être entonné de concert dans un club par MEGAHERZ et FINTROLL qui juxtapose beat plombé et élastique et flute mutine du nord de l’Europe. Et revenons de fait au cas de « Born To Be Epic » qui mérite son nom autant qu’une suite fleuve de MAIDEN. Beat martelé comme un battement de cœur sous pilules, chant caverneux à la CREMATORY, riff majestueux aux ailes légèrement brûlées, c’est un moment de bravoure interrompu par quelques arrangements de synthé et de samples judicieusement placés. Break central au pilon qui maltraite une mélodie d’une approche Rock presque Industrielle, emprunte Folk traditionnelle incrusté dans le monde déviant et grandiloquent des EMPEROR, c’est comme je le disais précédemment une preuve palpable des nouvelles ambitions de René et de ses complices. Et quand cette chanson est immédiatement suivie par un brulot virevoltant du calibre de « Zum Horizont », on se dit que l’opacité sied à merveille aux Allemands, et que l’avenir pourrait se montrer encore plus radieux sous la lune noire…

 

IL n’y a pas vraiment de fossé à proprement parler entre le passé du groupe et son présent. EQUILIBRIUM a juste un peu plus appuyé là où ça fait mal, et donc du bien, à blasté ses mélodies pour les rapprocher du BM, mais les frontières de styles sont tellement floues dans leur cas, que le résultat final ne ressemble qu’à eux-mêmes. Sur les cinquante minutes que dure ce cinquième LP, rien n’est gâché, rien n’est rempli gratuitement et encore moins fortuitement. Tout semble pensé, et les deux années qui ont été nécessaires à sa conception ont été employées judicieusement. On retrouve parfois le groupe que l’on a connu et reconnu, lorsque des interventions comme « Rise Again » percent à travers les persiennes fraîchement installées. Les harmonies sont plus franches, l’ambiance s’allège, mais l’avancée est bien patente. 

Il serait facile de se reporter au final « Eternal Destination », et d’en faire l’emblème de cette nouvelle pièce de choix. Titre révélateur, musique qui ne l’est pas moins, étirement au-delà des sept minutes, c’est un symbole fort qui toutefois, ne doit son importance qu’au schéma évolutif de l’album.

Le rythme faiblit et impose sa lourdeur, les arrangements vocaux triples résument le parcours, on a vraiment la sensation que les quatre musiciens ont voulu brosser un portrait musical se voulant le miroir parfait de la pochette de leur œuvre. Complexité et richesse des sons, production bombastic à la Devin Townsend, feeling EMPEROR de plus en plus présent, c’est peut-être un pont vers des jours plus « grands », mais c’est surtout une conclusion inévitable qui semble dire : 

Voici le EQUILIBRIUM nouveau.

 

Mais il est aussi possible que tout ça ne soit qu’une étape de plus d’un parcours que personne n’aurait pu prévoir à la base…

 

N’oublions pas ce côté délibérément Rock que laisse traîner derrière lui « Helden », cet up tempo diabolique et ce phrasé de chant quasi Rap, ou l’attaque à la STRAPPING de « Erwachen », son riff syncopé et sa diabolique séance d’hypnose Folk Indus. Car tous ces titres sont des indices qui en définitive forment une preuve. Une seule. EQUILIBRIUM est un très grand groupe, et Armageddon son achèvement.

 

Pour l’instant.

 

 

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