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Metal and Oddities Reviews
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12 août 2016

BAD MANKEYS - Case Conflict

Front-1

Hard Rock Fusion - Finlande - 17 Juillet 2016 - 10 titres – 30 minutes

Passons outre le jeu de mot manifeste qui sert de patronyme à ce groupe bizarre. Après tout, nous sommes tous de bonobos qui s’agitent dans une gigantesque cage mondiale, à attendre qu’on nous donne la banane que nous pensons mériter. Dans le cas de ces finlandais, cette fameuse banane pourrait prendre un tout autre sens et une toute autre symbolique. Lubriques les mecs ? Peut-être, mais pour autant, ne vous attendez pas à une énième resucée de l’humour grossier au string déformé des STEEL PANTHER. Ici, il est possible que les clichés soient aussi abusés que les groupies usées, mais musicalement, l’affaire est bien plus sérieuse et enthousiasmante.

Comme d’habitude, pas grand-chose à se mettre sous la dent pour vous refiler des tuyaux, alors contentez-vous de celui qui suit : 

Les BAD MANKEYS sont fun certes, mais surtout habiles musiciens et compositeurs plein d’entrain.

 

Comme je n’ai rien trouvé pour expliquer mis à part une page Facebook assez sommaire, je me dois de gloser. Je sais en tout cas que le quatuor est Finlandais, constitué de Teddy Tender (chant), Neva (nasse), Tommy O (guitare) et Cochis (batterie), qu’il vient de Kouvola, et que Case Conflict semble être son premier effort… Si tel est le cas, je suis impressionné, tant par les qualités développées que par les chansons composées. Hard-Rock, Funk, un peu Punk sur les bords, accents Reggae, ton un peu fusion, ce LP rappelle la douce période transitoire des plus si glorieuses nineties, lorsque tout était encore permis en termes de métissage, dans un respect de l’esprit des FISHBONES et autres RED HOT. Métissage certes, pas forcément sage, mais Rock avant tout. Le Funk ne prend jamais le pas sur la danse et le quatuor, aussi libre soit-il n’a pas oublié ses accords.

Alors on fonce sur l’autoroute de la distorsion, en prenant soin de régulièrement griller les limites de vitesse, et on serre les fesses lorsque la pédale se coince et que les radars en font autant.

 

Tout ça ne vous dit pas grand-chose ? Mais mon avant-propos vous rend quand même tout chose ? C’est normal ma prose est étudiée pour sentir le stupre musical et ce Case Conflict pas banal saura satisfaire vos pulsions animales. Mais entrez je vous en prie, il y a de la place pour tout le monde.

 

Case Conflict est d’abord doté d’un son que j’aime. Clair mais puissant, profond mais sans trop d’écho rebondissant, sa production versatile sied à merveille à ces morceaux à l’empreinte indélébile qui s’incrustent en vous comme des puces sur un chien. On passe sans vergogne d’un Rock hyper puissant à un groove super dansant, mais l’ambiance générale, assez soft & fun ne cache en rien l’ambition de composition des Finlandais. Se marrer oui, mais pas passer pour des clowns pour autant.

D’une leur talent individuel éclate au grand jour. Inutile de creuser trop pour s’en rendre compte, puisque dès « Down Go The Lights », Teddy Tender (Teddy True…désolé) pousse une jolie gueulante à la Rob Halford/Sebastian Bach histoire de bien vous coller la chair de poule. Il suit ensuite les ébats élastiques de ses potes avec des coulées vocales à la Jorn Lande, avant de phraser légèrement rap. Avoir un tel vocaliste dans ses rangs est déjà un sacré avantage sur la concurrence, mais lorsque vous constaterez qu’en sus, la section rythmique peut absolument tout jouer, et que Tommy O triture sa guitare comme Jimi H et Frusciante réunis, alors le doute n’est plus permis. La dite concurrence est écrasée, point à la ligne en pointillés. 

Mais savoir manier son instrument ne suffit pas toujours, encore faut-il en tirer des sons et des mélodies qui flottent au-dessus du paradis.

De ce côté-ci, le topo est plus ou moins calqué sur la ligne du parti, et le quatuor s’amuse à balancer des tracts vantant la diversité musicale animée. Tiens, prenez le morceau éponyme, « Case Conflict ». Un riff qui grouille, une basse qui se mouille, et un pattern de batterie qui magouille. Un truc diablement Funky, qui mange à la table des EXTREME et de FISHBONE, en jouant le tout à la RED HOT/IWRESTLEDABEARONCE. C’est dansant, remuant, mais pas seulement. Les harmonies sont diaboliques, le refrain pique et nique, et ça tourne autour de la pièce comme un sale moustique hystérique.

En comme en sus, les mecs ne peuvent pas rester en place une seconde de plus, ils enchaînent avec un méchant Hard-Rock bien burné, « Hold The Line », qui rappelle plus un mélange entre un étrange SKIDROW et un félon BLACK COUNTRY COMMUNION qu’une simple digression sur un AC/DC déjà moribond. 

Des bonds, les morceaux de Case Conflict vont vous en faire faire. Ils sont courts, bétons, et même si le ton est parfois limite envers la gent féminine, on accepte le second degré comme légitime, et on s’avale tout cru des refrains drus qui vous percent le crane comme une lobotomie impromptue. En parlant de Rock austral, au lieu d’embaucher Axl avant de reprendre leur leader à casquette, Angus et sa bande devraient prendre quelques cours avec les Finlandais pour retrouver leur pêche innée, en tendant ce qu’il leur reste d’oreilles sur « Old Love » qui carbure d’un riff pur et de hurlements stridents matures. 

Et lorsque la wah-wah s’invite à la fête, le Funk/Disco n’est pas en reste, et « Mankey Love » de mettre le feu à la piste d’un lick pas triste pour deux sous. Basse chaloupée, riff que Chris Stein pourrait bien avoir envie de leur piquer, et beat régulier comme une montée de sève prête à exploser. C’est sensuel, sexuel, un peu comme « She’s Got The Devil », qui présente des cuivres rutilants s’amusant d’une association guitare/rythmique déviante, avant qu’une fois de plus le refrain ne fasse tressaillir les caleçons.

 

Bon, je ne vais pas non plus m’étendre, quoi que les bougres aimeraient certainement ça. Les BAD MANKEYS prouvent en dix morceaux et trente minutes de costaud que les pays scandinaves ne sont pas uniquement obsédés par le Rock vintage ou le Hardcore, et qu’un bon gros Hard-Rock teinté de Funk peut encore y faire des émules. Equilibre parfait, créativité, délire maîtrisé, Case Conflict est le genre de LP qu’on passe pour voir l’ambiance exploser, et nous laisser compter les morceaux.

Une gigantesque party organisé à chaud et qui fait perler la sueur sur les fronts. Du pas très chic mais choc, des morceaux qui s’entrechoquent et tes beaux-parents qui se choquent. Et ça n’est pas à des singes pareils qu’on va apprendre à faire la grimace ! 

 

 

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