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Metal and Oddities Reviews
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4 septembre 2016

FISSURE & SHACKLES - Split

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Dead Heroes - Hardcore/Grind/Powerviolence - USA/Australie - 28 Juin 2016 - 13 titres – 15 minutes

Tiens, et si je vous parlais d’un split ? Non qu’un groupe connu ait opéré une scission, mais bien ce format que je prise tant qui permet à deux, trois, quatre ou six groupes de partager le même support pour répandre leur art…Et justement ce soir, en traquant les Bandcamp, je suis tombé sur celui du label Dead Heroes qui proposait il y a quelques mois une association tout à fait valide, en format vinyle, et qui opposait deux points de vue sur un même thème. Si vous parcourez régulièrement ces colonnes, c’est forcément que vous partagez quelques accointances coupables avec moi. Donc, par extension, le Grind, le Powerviolence, le Fastcore sont vos tasses d’expresso favorites. Sinon, à quoi bon ? 

Alors soyez comblés d’avance, puisque la sortie que j’aborde en déborde, et par tous les sillons. Et pas d’inquiétude, si les cent exemplaires du 10’’ pressé pour l’occasion ont tous trouvé un larron pour faire la foire, il vous restera toujours la version digitale…Alors, allons-y. Deux groupes, deux nationalités, et deux opinions sur des styles en fonction de la localisation. A l’ouest, la Californie et les FISSURE. A l’est, Ocean Shores, Australie, et les SHACKLES. Mais si nous développions un peu le parcours de ces deux groupes d’aventuriers plutôt furieux ?

 

FISSURE donc, la Californie, et quatre occurrences sur leur Bandcamp perso. Un premier 10’’ éponyme, un EP, Salvacion/Destruccion, et deux autre splits avec mes chouchous de GETS WORSE et FINAL DRAFT. Du sérieux donc dans la trajectoire, et surtout, un sens de la violence et de la concision tout à fait béton. Six morceaux pour les affolés Américains, et donc une poignée de minutes qu’ils mettent à profit pour nous étaler leur science de l’absence de compromis, au travers de titres fulgurant d’énergie. Difficile de savoir s’ils se situent dans un créneau purement Grind ou subtilement Powerviolence mais il est évident que d’avoir partagé leur temps avec les GETS WORSE en dit long sur leurs intentions. 

Alors bien sûr, ça blaste assez souvent, le chant se partage entre hurlements et grognements, mais le son tout à fait correct emballe ces saillies dans un joli paquet de folie. Le groupe (Oscar – chant, Leo – guitare & chant, Brendan – basse et Dylan – batterie) ne se pose pas trop de question, mais ne fonce pas pour autant comme des cons. Ils savent aménager des espaces bien pesants, et prennent un malin plaisir à les saccager d’accélérations fulgurantes. Ils manient le feedback avec parcimonie et savent rester musicaux, flirtant parfois avec un sale Hardcore bien teigneux et abrasif, plus New-yorkais que Californien d’ailleurs.

Certains morceaux sont vraiment à mettre en avant, comme ce « Greg Plight (Not Faster than a Speeding Train) » qui démarre dans un tonnerre de blasts avant de laisser un climat putride et strident s’imposer, à la UNSANE, puis de repartir de plus belle sans en avoir l’air. Et le tout en moins d’une minute…Alors, ça laisse songeur ?

Surtout la gueule à l’envers et les oreilles remplies de Powerviolence à tendance Grind qui ne crache pas sur un brin de Chaotic Core.

 

Le cas des SHACKLES offre quelques similitudes, mais n’en reste pas moins légèrement différent. Le quintette (Mark, Matt, Eddie, Ben, Josh), qui multiplie les collaborations avec divers labels (Resist Records, Urban Rage Records, Arrest Records Australia, Castigated Records, Delayed Response Tapes, Televised Suicide, vous en reconnaitrez surement certains), existe depuis 2010 et se revendique d’influences notoires, tels les NAPALM, MIND ERASER, INFEST et les DISRUPT, sans oublier EYEHATEGOD. Tout ça vous en apprendra un peu plus sur leur mode de pensée et saura vous aiguiller dans la bonne direction. Celle de l’ultra violence maîtrisée, qui s’abreuve à la source anglaise initiale sans négliger son pendant US des années suivantes. 

Bref, et c’est le bon terme. Avec sept morceaux, les Australiens vont aussi droit au but, et se reposent sur une basse au son énorme, qu’une batterie épileptique n’a aucun mal à suivre. Si les riffs sont quelque peu bouffés par les graves, le chant fait la différence dans un registre bien grave, et l’alternance entre Grind et Hardcore donne vraiment le tournis, dans n’importe quel sens d’ailleurs. Pas de grosse révolution, mais beaucoup d’action, et un son étouffé qui verse un peu dans la nostalgie démo, mais qui finalement est parfaitement adapté au vecteur choisi par ces excités.

Ils savent construire des morceaux, et aménagent même de sacrés passages mosh qui nous emportent dans leur délire (« Defined By Failure » qui évidemment ne peut s’empêcher de partir en vrille), sans jamais trop s’étendre. 

Seul le dernier titre dépasse les deux minutes, pour un exercice en Ambient majeur, qui se travestit facilement en outro inquiétante, et qui clôture ce split sur une note un poil troublante. Les affamés de vitesse seraient-ils versatiles ?

L’avenir nous le dira peut-être. 

En tout cas, un bon quart d’heure à passer des deux côtés du globe, en compagnie de deux formations au top de leur art, qui dispensent quelques leçons de savoir-vivre Powerviolence agitées de gestes brusques Grind. Une excellente présentation qui donne envie de se pencher un peu plus sur chaque faction, ce qui en fait donc un EP qui remplit sa fonction.

 

Comme quoi, même dans le bordel total, la logique s’impose parfois. 

 

 

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