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Metal and Oddities Reviews
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4 septembre 2015

ENDLESS BRUTALITY - Thermonuclear Devastation

ThermonuclearRising Records - Bestial Thrash - Brésil - 11 Juillet 2015 - 6 Titres, 21 Minutes

Vous n'avez pas pu oublier ce petit quartette brésilien, né dans les années 80, bardé de cartouchières, de croix renversées et arborant des mines patibulaires...Vous ne voyez pas? Deux frangins blonds, et une section rythmique brune et joliment bouclée, un premier EP sorti très confidentiellement sur Cogumelo Records...Une invasion bestiale? Là, je pense que vous avez rassemblé vos souvenirs, bien que l'énigme soit assez simple à résoudre...SEPULTURA bien sur, et son Thrash primaire, rapide, gras, calqué sur les modèles Européens de SODOM, KREATOR et consorts...Sorti en décembre 1985, cet EP fait toujours des émules, trente ans après sa séminale sortie. La preuve en est avec ce power trio issu des mêmes contrées verdoyantes et corrompues...

Formé le 13 juillet 2012 (la bio est très précise attention, ne manque plus que l'heure, mais parions sur une fin d'après midi...) à Assu, de l'état de Rio Grande do Norte, ENDLESS BRUTALITY en est à son deuxième EP, un an seulement après avoir sorti Tormented Minds, en mai de l'année dernière. Constitué de trois fends la mort (Disintegrator (Guitare/Chant), Crusher (Basse/Chant), Possessed (Batterie)), aux pseudos fleurant bon VENOM, HELLHAMMER et SODOM, ENDLESS BRUTALITY n'a qu'une seule et unique idée en tête, recréer le son barbare et sans compromis du Thrash bestial et teinté de Death des mid 80's. De ce côté là, leur mission est si réussie qu'on s'y croirait presque. Production minimaliste, rendu genre cassette déjà recopiée une ou deux fois, l'enrobage est bon, crédible, et sert leurs sombres desseins à merveille.

Mais le trio ne s'est pas arrêté là, puisque musicalement, le rendu est aussi extrêmement fidèle aux critères esthétiques de l'époque. On s'accroche à un riff, le plus gras et distordu possible, on mitonne quelques breaks assez prévisibles, on chante comme Max C. ou Tom Angelripper, et vogue la galère...

Alors en six titres, dont une surprenante cover de DARKTHRONE ("I Am The Grave of The 80's", qu'on trouve sur Circle The Wagons), le temps imparti pour convaincre et réduit, et il faut frapper fort et vite. Pas de souci, le groupe sait y faire, et après une intro sommaire, les débats s'affolent vite, et on se retrouve plongé dans l'amateurisme joyeux et brutal des années 80. Tout est là, vous pouvez compter, des riffs sombres et menaçants, à la rythmique qui peine à rester dans la ligne, en passant par les lignes de basses grondantes et noyées au mix...Chant abrasif et démoniaque, vitesse d'exécution, cymbales qui grésillent (on se rappelle encore d'Igor pleurant en rentrant chez lui après avoir écouté le son de son premier enregistrement), soli à côté de la plaque, le mimétisme est flagrant, et contrairement à ce que le ton délicieusement ironique de cette chronique laisse présager, ça fonctionne!

Rien que l'énoncé des titres ne laisse planer aucun doute. "Biological War", "By The Sword", "Nuclear Battlefields", on nage en plein revival, mais le talent du trio pour capter à nouveau cet air du temps qui flottait dans l'underground de 84/85 est tel qu'on ne voit pas grand chose à critiquer. Pour un peu, on croirait être tombé sur une démo ayant échappé à toute critique à l'époque, tant les structures, les erreurs instrumentales, les paroles semblent estampillées AOC. Bon évidemment, ça n'amusera pas tout le monde, mais impossible de ne pas voir en "By The Sword" le petit fils bâtard de "Morbid Vision" ou "War" des SEPULTURA, ou en "Nuclear Battlefields" un héritage d'In The Sign Of Evil plus assumé qu'un patch de KREATOR. Le son très étouffé permet même de retrouver le sentiment dérangeant des premières démos d'HELLHAMMER, avec cette violence larvée qui ne demande qu'à exploser ("Spilling Blood...Across The Land" et sa basse à la Steve Harris), ce mid tempo écrasant, et ce chant vicieux qui n'hésite jamais à en rajouter...

Evidemment, tout ça n'apporte pas grand chose au Schmilblick en 2015, mais honnêtement un bon trip nostalgique, ça ne se refuse pas...Surtout lorsque l'hommage est rendu avec sincérité, application et dévotion ultime. Un simple coup d'oeil aux photos promo des trois amis, couplé avec une écoute attentive d' ENDLESS BRUTALITY suffit à comprendre qu'ils ne font pas semblant...

Et puis, ça permet de laisser sur les étagères ces vinyles usés qui ont agité notre jeunesse, tout en continuant de savourer cette sauvagerie primaire qui nous rendait si fier d'appartenir à la famille Thrash...

Et tant que des groupes comme ENDLESS BRUTALITY sortiront des disques du calibre de Thermonuclear Devastation, on ne sera pas près de vieillir et d'assumer le temps qui passe...

 

 

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