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Metal and Oddities Reviews
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4 septembre 2015

BISHOP - Everything In Vein

BishopDead Truth Recordings - Sludge Crust Core - USA - 24 Juillet 2015 - 16 Titres, 18 Minutes

Dans la vie parfois on a besoin de changement. On peut changer de look, changer de meubles, de femme, de bagnole, ou carrément changer de nom. C'est le genre de chose qui arrive, et nos héros du jour en sont les témoins. car après s'être battus sous la bannière xDiary Of A Corpsex, puis xBishopx, puis Bishop A.C., les voici revenu aujourd'hui sous le drapeau BI$HOP, certainement plus parlant quant aux revendications dont ils se réclament...Est ce important? Ca permet de situer les débats, même si la musique elle n'a pas vraiment changé, et s'est tout au plus radicalisée quelque peu.

XBISHOPX, ou BI$HOP, c'est un quatuor Floridien, né en 2004, et réunissant des membres de Until the End, Remembering Never, xReign of Terrorx, and Suffocate Faster. Leur production discographique a été jusqu'à ce jour assez fluctuante, puisqu'on avait plus aucune trace d'eux depuis Drugs, sorti en 2008, et sept ans d'absence dans le petit monde Core, c'est long, et ça peut vous faire passer aux oubliettes vite fait. Nonobstant le passé obscur et agité de Peter Kowalsky, Sam Kooby, Peter Vazquez et Shane Nerenberg, jugeons Everything In Vein pour ce qu'il est. Enveloppé dans une superbe pochette qui ne fait aucun secret de son message, et montrant un brave américain dégustant sa télévision par intraveineuse, Everything est une très puissante déflagration Core, mélangeant plusieurs courants avec bonheur et intensité. Sous une production énorme et ample, le groupe se fix(e) sur une trame straight edge de base, qui respecte les principes autrefois édictés par Ian MacKaye, et y colle du Crust, du Sludge, du Fastcore, pour ne retenir que l'essence violente et rapide de chacun d'entre eux.

Dès lors, vous aurez droit à un festival de guitares épaisses, à la lisière du Death parfois, une rythmique volubile et élastique, et un chant raclé au maximum, qui semble à chaque instant devoir rendre son dernier souffle. Sur un tempo la plupart du temps très Crust, débordant sur le Grind, BI$HOP brode des thèmes soit pesants et lourds, soit ultra rapides, le tout exécuté en quelques secondes, rarement en plus d'une minute. On pourrait s'attendre à du conventionnel, bien troussé mais désespérément classique, mais rassurez vous, il n'en est rien.  

Car le quartette a ce grain de folie qui manque à bon nombre de leurs contemporains, et ce nouvel album sait frapper à toutes les portes, sans pour autant passer pour un sale opportuniste. Il a la démence Crust & Fast qui déboîte, les étirement Sludge/Doom qui s'embourbent sans lasser, et laisse planer au dessus de vos têtes une menace permanente, tant on ne sait jamais sur quel pied on va arrêter de danser. Citant Black Sabbath, Napalm Death, The Kill ou même Agnostic Front, en les adaptant à son époque, BI$HOP tire dans tous les coins pour être sûr de ne manquer personne. On pourrait aussi dire qu'ils laissent traîner quelques allusions à Infest, Left For Dead ou Terror, pour être plus up in time, mais leur musique se suffit à elle même. Leur musique est à ce point bouillonnante et débordante d'idées, qu'ils arrivent parfois à en caser une grosse poignée en à peine cinquante seconde. Ainsi, "A Specific Design" débute comme un pamphlet grind, glisse vers le Crust, atterrit sur le Hardcore, tranche médium, s'étire sur un pont tendu et Heavy, avant de laisser le chaos reprendre ses droits....En cinquante et une seconde? Les mecs, merde...

Mais ne les prenez surtout pas pour des bourrins incapables de se poser, car lorsqu'ils le décident, ils se montrent solides et inamovibles ("The Great Mistake", genre MADBALL qui bave et vraiment pas jouasse, et qui du coup torche un hymne), voire littéralement massifs et écrasants ("Career Mode", plus Southern Sludge qu'un joint de Kirk Windstein), mais pour autant, ils savent aussi être très ludiques et pratiquer l'attaque éclair ("American Straight Edge?" fausse question lapidaire de cinq secondes, "Welcome To The Shit Show", même problème évacué en trois secondes de plus).

La plupart du temps, la régularité n'est pas de mise, et on frappe vite, fort, et furtif. Et dans ces cas là, les plus récurrents, toutes les méthodes sont bonnes pour faire mal, et se barrer en courant. Et même si l'album se clôture sur une longue litanie mêlant les samples à l'énergie brute du Hardcore le plus sombre ("Only Dirt Awaits You", au message limpide et à l'ambiance étouffante), ne soyez pas dupes. BI$HOP ne saurait se cantonner à un rôle très précis, et ne considère la musique extrême que comme une somme d'influences qu'ils ne souhaitent pas trier. Mais loin de les noyer, cette variété leur confère une aura particulière, et les dote d'une puissance de feu phénoménale qui souffle tout sur leur passage et transforme la tentative Everything In Vein en l'essai Core le plus brûlant de cet été 2015.

Alors après les changements de nom, les hiatus...On fait avec, et s'il a fallu attendre sept ans pour se prendre ce nouvel effort dans la gueule, ça valait largement le coup!

 

 

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