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Metal and Oddities Reviews
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6 novembre 2015

COCKSURE - Corporate Sting

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Metropolis Records - Electro Indus - USA - 21 Août 2015 - 10 titres – 49 minutes 

Vous prenez d'un côté un vieux briscard de la scène Electro Indus underground, en l'occurrence Chris Connelly (MINISTRY, REVOLTING COCKS), et d'un autre un vieux briscard de la scène Electro Indus underground, Jason Novak (ACUMEN NATION), et laissez les ensemble dans un studio rempli de matos, avec comme gage de bonne foi, une liberté totale de création garantie. Vous demandez vous ensuite quel va être le résultat de cette rencontre arrangée? Non, car c'est un peu comme si vous aviez enfermé il y a quelques années Rocco Siffredi et Clara Morgane dans un salon lounge de club privé. Ca finit toujours par la même chose. Des discussions animée sur la vie, la mort, le plaisir, et la difficulté de trouver le dernier Houellebecq en pharmacie. Et immanquablement la réflexion suivante s'échappe des lèvres humides : 

"Ils devraient le vendre avec de la crème au camphre pour les mains " 

Mais sérieusement, rassurez moi, vous ne vous posez pas la question au moins? Non, je veux dire, Revco, Acumen ça devrait suffire comme indice, d'autant que le duo n'en est pas à son coup d'essai avec ce Corporate Sting. Personne n'a oublié le séminal TVMALSV sorti l'année dernière, et qui reprenait les choses là où Beers, Steers, and Queers (Revco, 1990 pour les moins concernés) les avait laissées. Corporate Sting reprenant les choses là ou TVMALSV les avait laissées aussi, la chose n'est pas trop difficile à suivre, même pour un lundi matin pluvieux. Les gouttes vous gênent? Celles déversées par COCKSURE sont plus gluantes et restent collées à la veste. Alors autant préférer la pluie. 

Oyez, nostalgiques de l'ère Wax Trax!, L'heure est venue de célébrer le retour d'un certain esprit festif, à base de rythm box et de voix trafiquées, le même qui striait les années 80 et 90 de ses loops diaboliques et de son dancefloor intégré.

Vous n'avez pas oublié, laissez tomber vos bobards. KMFDM, FRONT 242, MEAT BEAT MANIFESTO, MY LIFE WITH THE THRILL KILL KULT et puis les autres, THE KLF, REV CO évidemment, enfin toute la clique qui vous donnait des fourmis dans les jambes et des crises de priapisme avec leurs textes subversifs et sexy.

Là c'est pareil. L'esprit paillard et l'oeil torve sont toujours aussi vifs, et la musique salement ancrée dans une nostalgie d'aujourd'hui. Chicago, c'est pas si loin, et pas la peine de faire semblant, ça ne passe pas. Bon mais arrêtons l'histoire et arrêtons nous sur les anecdotes. Puisque Corporate Sting est largement aussi bon que son grand frère de caleçon, pas la peine de tourner autour des gogues, rentrons y. 

En écoutant ça, vous verrez des nanas danser en résille et latex, des gays tournoyer autour d'une barre et de votre table, et surtout, plein de mecs louches mais hilares assis sur des fauteuils défraîchis. La recette n'a pas changé de camp, et vous pouvez faire confiance à Chris et Jason pour vous lâcher en pleine nuit de gros beats qui giclent, largement saupoudrés de guitares bien tendues, et d'arrangements électroniques assourdissants. Le tongue in cheek est toujours d'actualité, mais avec des trucs aussi imparables que "Hustler Face", "Cold Dick" ou "Harold And Cindy Hospital", c'était garanti d'avance. 

Tiens en parlant de celui là, il est plutôt biscornu d'ailleurs, comme si les Rev Co se tapaient l'incruste chez Massive Attack, avec le martini dry servi sur un plateau par les Front 242. C'est grouillant, débordant de stupre à l'origine douteuse, mais ça gronde, ça rampe, comme une crampe sur le tapis. Mais pas de souci, des choses plus directes vous attendent au coin des backrooms. Rien que le bonjour à l'entrée, "Porno Drones", c'est du Consolidated meets Methods Of Mayhem garanti comme un high five la main dans le slip. Les samples se bousculent, la basse vrombit et les neurones virent immédiatement zombi, on est là pour danser, et jusqu'au bout de la nuit. Et les lascars s'essaient même à des trucs encore moins évidents, comme ce limite EBM/Indus "Kollider Skope" qu'un Ministry bien feignant aurait pu tenter sur Filth Pig. 

N'allez pas croire pour autant que le duo n'est qu'un racolage de fumistes en goguette, puisque "Mighty Mouse" lâche ses drop beats les plus plombés, à grand renfort de gimmick maladifs, de bégaiement vocaux, avec tapis de bidouillages sonores en arrière plan, incrustation de silence, et de "she's got a big mouse" bien graveleux...C'est bon comme un after qui dégénère mou avec de vieilles peaux flétries, avachies dans un sofa design. Vous n'aimez pas, tant pis c'est comme ça.

Production bombastic, option faussement passéiste, et "O.C.D. Got Game!" de se calquer sur la ligne du parti KMFDM, avec ligne fumeuse et stries vocales passées au vocoder. Ca danse grave, on change de partenaire sans s'en rendre compte, et on finit avec ses clés de bagnole dans la poche d'un inconnu. Winter game, on met tout dans le bocal, et on pioche. Ca peut évoquer une migraine post rail un peu trop costaud, mais ce refrain entonné à deux voix sait rassurer. 

Ca finit même la soirée par un "Hi Talez" qui cavale sur un sale pattern genre Korg retrouvé sur une vieille bande, avec un phrasé saccadé comme un junkie affolé, et là, les choses sont claires et nettes. Vous êtes laminé, le squatt ne va pas tarder à se faire fermer ses fenêtres par les flics, et l'argent manque. EBM lo-fi, rave paumée en pleine campagne qui tombe sous les traumas d'un acide trop coupé, et c'est le drame, on s'endort les oreilles dégoulinant de dance overdose. Cut, over. 

Un mec un peu has been pourrait sortir de là, et vous balancer plein d'assurance en sueur un ringard "Hé bébé, c'est de la bonne", mais vous auriez vite fait de le rembarrer, un coup de docks dans les balloches. Corporate Sting, c'est que dalle en fait, un simple voyage en arrière qui jette un oeil sans appel sur les années Wax Trax! si bénies parmi la plèbe des clubspotters.

Et rien n'a changé, ça met toujours dans le même état. 

Mais avec des mecs comme ça, vous pouvez acheter, même si ça vous défonce le crâne, ça vous laisse avec le sourire...Et cette putain de crise de priapisme qui ne passe pas...

 

 

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