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Metal and Oddities Reviews
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10 décembre 2015

LEECHES! - Blurred Vision

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Skater Thrash Punk - Australie - 13 Novembre 2015 - 14 titres – 15 minutes 

Il était temps d'apporter un peu de fun à tout ça, d'oublier un peu les soucis, et de revenir à l'essentiel. La fête, le bruit, la bière, les potes, et des nuits de délire à agiter la caboche au doux son d'une musique directe, violente, mais aussi ludique et sans prétention. Le choix était vaste, mais il fallait vraiment un truc léger, et surtout valable. Pas question de repartir dans le Thrash, encore moins le Crust et tous les dérivés bâtards, il fallait une bonne dose de Core, traité avec respect, mais par de gros branleurs qui n'en ont rien à foutre. Enfin rien à foutre, à part la musique et...la fête.

J'ai trouvé tout ça en un seul trio, celui constitué par Leroy Sonic, Glenn Salter et Benny J Ward, qui fout le bordel du côté de Perth, Australia, depuis quelques années. Trois visiblement selon leur disco, entamée avec un Rott, premier simple quatre titres sorti il y a trois ans qui ne faisait déjà pas de détails. 

Laissez moi un peu vous présenter la chose d'une façon moins globale. Les LEECHES! ne se prennent pas la tête, et se souviennent surtout du gros Hardcore Punk qu'affectionnaient les skaters de Venice, CA, dans les années 80. Punk Hardcore qu'ils ont arrangé à leur sauce, en y injectant des références nationales personnelles, comme les débuts des SAINTS locaux. Du Punk joué à fond la caisse, comme si les RAMONES s'étaient retrouvés perchés sur un planche sans vraiment l'avoir choisi, un Punk qui fait du bruit, mais ne néglige pas les mélodies. Ok, les mecs roulent sans casque, et n'ont pas non plus occulté la franchise d'un Ian MacKaye sans la philosophie Straight Edge, mais louchent sans vergogne sur l'héritage laissé par les DESCENDENTS, tout en voulant le faire fructifier sur le cadavre de BLACK FLAG. 

Pour se la jouer easy (like a sunday morning), Blurred Vision mérite bien son titre, et malgré sa puissance, brouille les frontières entre le Skate Punk le plus festif et le Hardcore un peu plus sombre et radical. Il faut dire qu'avec quatorze morceaux pour un petit quart d'heure, la marge de manoeuvre est assez réduite, mais les gus ont suffisamment élargi les couloirs pour pouvoir y placer un drain pipe de toute beauté. 

Mais chez les Australiens, le skate se pratique de façon sauvage, pas vraiment artistique. Pas de figure équilibriste, non juste des rues, des piscines vides dévalées à tout berzingue, avec la casquette vissée sur la tronche et les guitares qui raclent le bitume ou le béton. Le son global, très épais et un peu sale s'apparente d'ailleurs plus au Hardcore qu'au Punk, mais le mélange des deux est assez jouissif, un peu comme si la vague Noisy des années 90 (Unsane, Girls vs Boys, Dinosaur Jr) s'essayait aux joies su Skate Punk sans arrière pensée, mais sans pour autant perdre leur son d'origine. Le trio cite des influences assez bien vues, les Stupids évidemment, Circle Jerks bien sur, Poison Idea, une des plus appropriées, mais aussi les Hard-Ons, Wipers, Intense Degree, et autres Black Flag pour faire bonne mesure. Le tout bien agité fracasse les neurones sans effort, et l'efficacité est de mise. On dépasse rarement la minute pour expliquer où on veut en venir, et cet équilibre entre Hardcore un peu noise et ce Street Punk juvénile est particulièrement délicieux pour qui n'a pas oublié les joies simple d'une jeunesse qui s'en branle. 

Short, Fast, Chaotic, Punk. 

Telle est la devise des Australiens qui la mettent en pratique sur chaque titre, et si leur premier effort les présentait comme les Princes d'Abrutiville, vous comprendrez de vous même que le sérieux n'est pas leur tasse de thé.

Alors ils massacrent sans vergogne quelques riffs noisy et abrasifs ("Decent & Holy"), s'adonnent aux joies du Hardcore Speed avec les roulettes qui crament sur le macadam ("EAP", "Blind" supersoniques), du dévalé rapide et qui se termine la tronche dans les poubelles ("Property" quoique je doute que ce démarquage des BLACK FLAG la respecte), citent dans le texte Rollins et Pig Champion ("Blakie's Song", avec même un semblant de mélodie qui a du se perdre pour en arriver là), mais soignent aussi à la wax leur bout de bois pour qu'il dure plus longtemps ("The Cure", teigneux et Punk jusqu'au bout du backflip raté). 

La formule la plus lapidaire et pourtant juste qui pourrait définir cette musique qui ne respecte pas grand chose a été trouvée par les auteurs eux mêmes, qui affirment que tout ça sonne comme si "on avait fourré un haut parleur dans ma tête et des kilos de Dextroamphetamine dans mon anus".

C'est vrai que Blurred Vision fonctionne un peu comme une solide dose d'amphétamines absorbées de gré ou de force, et cette métaphore est diablement adaptée à cet album qui pourrait presque déclencher des crises d'épilepsie.

Enfin merde, un machin qui pioche chez les DEAD MOON, les BLACK FLAG, POISON IDEA, les DI's ou même les STUPIDS, vous n'allez quand même pas faire la fine bouche? Je veux dire...quand vous faisiez la teuf il y a quelques années, ça vous importait vraiment de savoir ce qu'il y avait dans les gobelets ou si la grosse Martine allait vous refiler une MST pourrie?

Non, vous buviez, copuliez, et partiez sur votre skate pour défoncer des poubelles ou des boites aux lettres. 

Alors fermez là, dites vous que les LEECHES! font la même chose en musique, et défoncez vous. De nos jours, on ne sait jamais ce qui peut nous tomber sur la gueule, alors une grosse rasade de Hardcore Punk à tendance Skate qui valdingue, ça s'avale comme une bonne nouvelle aux infos. 

Point.        

 

 

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