ZANZIBAR - Mindent Lehet, Mindent Szabad!

Gyártó Records - Hard Rock - Hongrie - 27 Octobre 2015 - 8 titres – 30 minutes 

La bonne galère pour essayer de me tuyauter sur ce groupe Hongrois, venant de Cegled...Comme d'habitude, pages en langue natale, traduction approximative, et au final, peu d'éléments à se mettre sous la dent. J'ai fini comme d'habitude par trouver quelque chose à en raconter mais que ce fut dur...Donc selon les bios, ZANZIBAR est un quintette formé en 1999 à Cegled donc, très célèbre dans son pays et qui a déjà sorti une bonne tripotée d'albums, et gagné un maximum de récompenses. La musique a évolué, le line up aussi, mais leur style est toujours aussi difficile à situer, alors plaçons le dans un simple contexte Rock/Hard Rock, ça suffira bien comme ça.

Mené de front par Rita Terecskei, chanteuse toute mimi à la voix très agréable, ZANZIBAR revient donc en 2015 avec un nouvel LP, dont la traduction donnerait plus ou moins A peu près tout est gratuit!, de là à savoir à quoi ils font allusion, mes connaissances en Hongrois sont bien trop limitées pour ça. 

Plus de quinze ans de background, et surtout, une carrière prolifique qui plus est! En comptant bien sur mes doigts, j'en ai déduit que cet album était le huitième du groupe, qui en 2009 est passé de quintette à quatuor après le départ de Nagy Gabor (guitare/chant), mais visiblement, ça n'a pas handicapé les quatre qui sont restés, parce que sincèrement, sans être transcendant d'originalité, Mindent Lehet, Mindent Szabad! est frais et énergique, et mérite largement sa place dans ces colonnes. Certes, le doute est permis, et ZANZIBAR flirte souvent avec les frontière Pop du Rock, mais les guitares lâchent des riffs solides, et la rythmique appuie souvent sur les pédales pour apporter de la puissance aux compos. Energie débridée Rock, mais mélodies Pop, ça pourrait verser dans l'AOR ou le Hard FM, mais en fait, ZANZIBAR évite cet écueil avec un certain panache, et évoque plus un Hard Rock mélodique un peu à la DOROTHY, ce qui ne semble pas si incongru puisque les deux groupes viennent de Hongrie. 

Alors au menu, Rock vitaminé, éminemment positif et entraînant, musiciens rodés par les années, mais ayant su garder cette impulsion de jeunes loups prêts à conquérir le monde. Pour convaincre, le quatuor n'hésite pas à passer en revue le Rock de ces vingt cinq dernières années, piochant dans l'Alternatif, le Pop Rock, le Néo Rock moderne, et s'en tire à chaque fois avec plus que les honneurs, gardant cette spontanéité qui les caractérise tout en jouant sacrément carré et pro. Si l'on est bien sur focalisé sur le chant séduisant de Rita, les trois autres ne sont pas uniquement là pour meubler la pièce, et usent de leur savoir faire pour tisser des tapis rythmiques stables et solides, et surtout, mettre en forme des mélodies entêtantes, qui pourraient devenir des hits avec un peu de chance. 

Classique dans sa démarche, ZANZIBAR remporte le pari difficile d'être varié et hétéroclite en un minimum de temps, sans que son album ne perde en cohésion. Et pourtant, une demi heure, ça passe très vite, ce qui ne les empêche aucunement de proposer huit chansons à l'identité forte et différente. Bravo pour ça, rares sont les groupes à parvenir à un tel équilibre dans la diversité. Et très sincèrement, arrivé à la fin de l'album, j'ai clairement regretté que celui ci ne fut pas rallongé de quelques morceaux supplémentaires, tant le temps imparti m'a paru beaucoup trop court par rapport à la qualité des chansons. 

Entre le morceau introductif éponyme propulsé par un riff syncopé et une basse coulante, qui nous laisse découvrir la voix délicieuse et légèrement juvénile de Rita, presque symptomatique de la nouvelle vague nippone de Hard Rock mélodique, "Lélegezz velem!" ("Respire Avec Moi") qui virevolte sur un up tempo enlevé et qui place un refrain vraiment catchy, l'accalmie Pop Rock "Megis Jo Nekem" qui bride un peu les guitares en son clair mais qui diffuse des harmonies délicieuses et le brûlot syncopé "Varnak a Fenyek", tout est bon, tout s'écoute les oreilles bien tendues, et pourtant, ZANZIBAR n'en rajoute jamais, se contente de jouer une musique simple avec le coeur, sans se soucier des modes.

Pas de préférence particulière, même si le Punky "Tedd Be!" s'incruste dans le crâne avec son duo guitare/basse en unisson et son pré refrain aux choeurs délicieusement bubble-gum, comme si les GO GO's se prenaient le temps d'un morceau pour une Avril Lavigne dopée au Red Bull. 

Vous l'avez compris, Mindent Lehet, Mindent Szabad! est le genre d'album qu'on écoute et réécoute avec un plaisir certain, un album sans esbroufe mais beaucoup de coeur, qui sait taper dans le Rock, le Hard Rock et la Pop sans paraître indécis, et qui surtout, aligne huit chansons qu'on peut facilement fredonner sous la douche (ou chanter si on parle le Hongrois), jouées par des musiciens pro qui ont su garder la pêche, et qui trouve un bien bel équilibre entre mélodie et énergie, sans forcer, le plus naturellement possible. Il est simplement dommage que ce type de LP soit difficilement trouvable en France, pays régulièrement inondé de sorties toutes plus dispensables les unes que les autres, et on aimerait une meilleure distribution pour des groupes aussi enthousiasmants. 

Appel lancé aux distributeurs, sera-il entendu? En attendant, écoutez, et passez un bon moment. C'est la seule chose que ZANZIBAR souhaite après tout.