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Metal and Oddities Reviews
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3 mars 2016

NEID - Atomoxetine

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Grind - Italie - 1er Mars 2016 - 14 titres – 18 minutes

Quand on a les deux pieds dans la merde, la seule chose à faire est de ne pas trop bouger. J'ai bien dit bouger, pas bouser, attention. Oui, car en cas de déséquilibre, on tombe vite la tronche dans le purin, ce qui est moyennement agréable comme expérience, à part pour quelques scatophiles indécrottables (riez, riez). Alors comme ce matin, j'avais les deux guiboles bien enfoncées dans la fosse sceptique musicale underground, j'ai décidé d'y rester et de ne pas prendre de risques. On se fait vite à l'odeur, mais on a pas forcément envie de se faire au goût, alors on minimise les mouvements et on fait gaffe à ses dents.

J'étais en Iran, j'ai effectué une petite translation en Europe pour me retrouver à Viterbe, Italie, histoire de voir si les Grind addicts de la Lazio étaient encore plus accro que leurs homologues Iraniens. Je dois avouer que si les deux cas présentaient des similitudes, leurs différences étaient néanmoins notables. Même goût pour la provocation sonore, même empressement, mais attitude plus digne du côté des transalpins qui font quand même l'effort de présenter des morceaux plus conséquents et élaborés. Et un poil plus sérieux aussi quand même. 

Histoire, histoire quand tu nous tiens. Les NEID nous viennent donc de Viterbe, de la province du même nom, région dans laquelle ils se sont accouplés en 2007 en profitant de la séparation de leurs unions d'origine (WORMROT, BUFFALO GRILLZ). Depuis, ils en ont profité pour exposer leur vues sur un Grind très épais, emprunt de Death bien gras, dans la lignée des BRUTAL TRUTH, NASUM et autres trifouilleurs de gravité supersonique. 

Après quelques splits et un EP pour se faire la main, ils ont jeté à la face d'un monde médusé par tant de véhémence leur premier long, Il Cuore della Bestia, qui se passe de traduction, mais qui déjà, ne durait pas très longtemps. Depuis, même cheminement pour en arriver à ce second LP qui ne change pas grand chose à leurs traditions, mais qui reste suffisamment puissant pour intéresser les plus inconscients d'entre vous. Avec un peu moins de vingt minutes au compteur, Atomoxetine - qui je le rappelle pour la bonne bouche est un médicament utilisé dans le traitement des troubles du déficit de l'attention, avec ou sans hyperactivité - ne risque pas d'avoir les effets escomptés par son titre. Hyperactifs, ces Italiens le sont sans aucun doute, comme tous bons maniaques de l'outrance bordélique qui se respecte en tant que telle. Alors une bonne cure du médicament en question ne saurait leur faire de mal, quoiqu'ils ne fassent pas parties des plus incontrôlables du lot. 

Non, leur Grind est gras, fond longuement en bouche et reste un peu sur l'estomac, mais se restitue assez facilement une fois digéré.

Il est bien sur simple, direct, mais hautement efficace, et vous garantit des minutes de plaisir coupable. Sans passer par la case délire entre pote à peine structuré, Atomoxetine garde cette liberté Noisy qu'on apprécie tant, tout en structurant quelque peu sa pensée et son action, sans jamais en rajouter dans les couches. Des riffs à peine discernables, mais qui lors des passages Death se matérialisent enfin sous la forme d'ondes d'une gravité extrême qui cèdent sous la pression de dissonances, une rythmique qui s'affole en permanence et à du mal à rester concentrée sur un plan fixe (d'où l'importance du traitement en question), un chant bestial qui se partage entre grognements de forêt et cris de belettes enragées, en gros, un résumé parfait d'un Grind qui se veut conséquent et costaud. 

Pas encore assez Core ou Indus pour tailler la bavette avec les BRUTAL TRUTH, mais largement assez cru pour en imposer aux pointures. Ils se perdent même parfois dans un clin d'oeil ludique à l'école Hardcore, avec cet improbable "I Hate Work", qui abandonne la trame de fond pour s'adonner aux joies d'un Fastcore tout à fait plaisant, au chant clair et aux paroles décalées. Mais lorsqu'on termine son boulot par un lapidaire et chaotique "Breed To Breed", qui ne fait pas vraiment dans la dentelle et tombe dans le Grind Noise pur et dur, c'est qu'on a forcément un bon fond, pas encore usé par les coliques à répétition.  

Une bonne prod' bien suintante, des riffs carrés, des séquences rythmiques précises, ça tourne, et ça vrille proprement, ce qui en soi est un gage de bonne volonté. Et surtout, une façon de montrer qu'on peut encore jouer un Grind bien velu sans avoir recours à des effets de manche. Pas de quoi fouetter le cul du chat, mais une bonne vingtaine de minutes en bonne compagnie, qui vous donneront certainement envie d'aller fouiller plus loin dans leur discographie. 

Comme je le disais, quand on a les deux pieds fermement plantés dans la merde, on ne bouge pas. Mais cette merde là est assez saine, genre fosse septique de résidence de luxe.

Ça tâche, ça pue, mais ça ne donne pas la nausée.

 

Neid

In the country known as Italy the NEID was born in 2007 from the ashes of some bands active since 90's years. Inspired by many brutal bands during 2010 NEID decided to orient their sound in the way of an aggressive like grindcore.

http://neid.bandcamp.com

 

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