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Metal and Oddities Reviews
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9 mars 2016

JANI LANE - Catch A Falling Star

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Cleopatra Records - Hard Rock Covers - USA - 26 Février 2016 - 9 titres – 36 minutes

Si vous étiez fan de Hair Metal dans les années 80, vous n’avez sans doute pas pu passer à côté de WARRANT, à la gloire tardive mais au retentissement énorme, au travers de deux albums plutôt bien sentis, Dirty Rotten Filthy Stinking Rich et surtout Cherry PieEt par extension, si vous connaissiez/connaissez WARRANT, vous n’avez pas pu oublier son charismatique chanteur/leader Jani Lane.

Le destin de cet artiste a malheureusement trouvé une issue tragique, puisqu’il fut retrouvé mort en août 2011, après une overdose de médicaments et d’alcool. Triste nouvelle pour un chanteur somme toute attachant, qui comme beaucoup a pris de plein fouet la vague Grunge au début des années 90, vague l’ayant relégué à l’instar des WINGER et DANGER DANGER au rang de glorieux loser.

Et comme les média sont toujours les derniers à se souvenir de ce qui leur a fait vendre du papier pendant des années, il fut courageusement abandonné par MTV et autres Hard Rock Magazine, le trouvant soudainement si uncool qu’il devenait dès lors indispensable de se foutre de sa gueule. Pitoyable attitude, mais si révélatrice de traîtres qui considéraient soudain que ALICE IN CHAINS et SOUNDGARDEN étaient les meilleurs groupes du monde...Alors le bonhomme a continué son chemin, de reformations de WARRANT en expériences solo, passant par des groupes de reprises, ce qui nous amène justement à ce LP posthume dont nous allons parler aujourd’hui… 

Le fond de cet album est assez étrange en soi, et ma première réaction fut une double surprise. La première, de le retrouver sur le label si spécialisé Cleopatra, pourtant peu amène envers ce style de musique, qui généralement s’occupe de carrières beaucoup plus Gothiques, du moins Dark Rock. Le second étonnement fut dû à son contenu, uniquement constitué de reprises, ce qui peut paraître étrange au vu du caractère de compositeur prolifique que Jani Lane était. Mais nous savons que ses dernières années furent en majorité passées dans des cover bands, alors pourquoi pas…

Même si un album d’originaux inédits eut été plus judicieux, le choix de se focaliser sur des reprises de monstres du Hard Rock n’est pas si dénué de sens, et en donne justement à cet hommage. Jani a toujours été foncièrement Rock dans l’esprit et l’attitude, et les neuf pistes de Catch A Falling Star le prouvent sans détours. Pour la partie technique, sachez que quelques guests de luxe ont collaboré au collage, dont ses anciens comparses de WARRANT, Erik Turner (guitare), Jerry Dixon (basse) et Bobby Borg (batterie). On retrouve aussi au casting quelques noms fameux, dont celui de Chris Holmes (WASP) ou Ryan Roxie (Alice Cooper, Slash), ce qui fait de cet album un joli moyen de dire adieu à un ancien ami, sans pour autant tomber dans le pathos… 

Niveau contenu, que retrouve-on au menu ? Des reprises donc, et fameuses pour la plupart. Jani cite les CHEAP TRICK, UFO, DEF LEPPARD, VAN HALEN, BON JOVI, mais aussi JUDAS PRIEST ou LED ZEP, ainsi que Ted NUGENT, des choix plus osés mais aussi plus Rock. Dans l’ensemble, le vocaliste s’en sort bien, même s’il faut admettre que les morceaux les plus proches de son registre initial sont les plus réussis et les plus appropriés, dans tous les sens du terme. Sa voix avait bien sur déjà vieilli, elle avait perdu la flamboyance de ses jeunes années, mais sur un titre comme « Panama » des frères VH, on sent que Jani avait encore la pêche, et qu’il était encore largement capable de mettre le feu. Le « Photograph » des LEP fait sans conteste partie des plus grandes réussites de l’album, dans une version très respectueuse qui reconduit à la note près l’original, mais après tout, c’est sans doute la chanson qui colle le plus au répertoire du WARRANT des années 80, la tâche était donc plus facile. 

On ne peut pas vraiment en dire autant du « The Ocean » des ZEP, régurgité dans une version assez faiblarde qui fait penser à une crise de léthargie de Lenny Kravitz en pleine balance de concert. Heureusement, la basse vient sauver le morceau du naufrage, ce qui ne l’empêche pas de briser sa coque sur les récifs de seventies un peu trop survolées.

JUDAS PRIEST se voit gratifié d’une relecture très Hard de son « Electric Eye », qui passe très bien la rampe, tandis que le bon gros beauf NUGENT se fait piquer son riff par le toujours grandiose Jake E. Lee qui le tort dans tous les sens, comme à la grande époque d’Ozzy. AEROSMITH ne finira pas à genoux de honte en entendant son « No Surprize », puisque Lane parvient presque à singer les intonations si particulières de Steven « the mouth » Tyler, avec à ses côtés un Chris Holmes qui n’a pas perdu la main pour faire rugir sa guitare. 

Le final qui en est un beau bouquet nous offre sur un lit de rose le « Lay Your Hands On Me », du beau BON JOVI, repris en grandes pompes par les trois cinquièmes du WARRANT de légende. On retrouve donc Erik Turner à la guitare et Jerry Dixon à la basse, et autant avouer que le résultat rappelle complètement l’original de New Jersey, les timbres de voix de Lane et Jon étant assez similaire et contemporains. 

Dans l’ensemble, pas de grosses surprises donc, le choix de rester en terrain connu étant assez justifié, même si on aurait bien aimé entendre Jani se frotter aux DOORS ou à QUEEN, que WARRANT avait l’habitude de taquiner live, mais on ne va pas se plaindre du tracklisting qui nous gratifie de bons moments, et d’autres un peu plus faibles. C’est en tout cas un joli hommage rendu à Jani Lane par ses pairs, même si l’équipe aurait pu être agrémentée d’autres ténors des années 80 qui avaient côtoyé le chanteur de très près. 

Pas vraiment le testament définitif espéré, mais une belle façon de dire au revoir à un des chanteurs les plus emblématiques de la vague Hard Glam US des eighties. 

Salut l’artiste, et longue vie à ce Hard Rock que tu aimais tant.

 

 

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