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Metal and Oddities Reviews
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25 mars 2016

xJORGE KAHWAGTx - Démo II

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Powerviolence - Mexique - 14 Mars 2016 - 6 titres – 5 minutes

Puisque la matinée s’annonçait brutale, autant la finir en beauté. Et sans faire exprès, je l’ai terminée dans un concert de bruits et de dissonances assourdissant qui a failli me faire rendre mes croissants. Le Mexique n’est décidemment pas si tendre que ça, et le démontre sans complexe par l’entremise d’un de ses représentants les plus affolants, le trio xJORGE KAHWAGTx, qui avec sa seconde démo parvient encore à repousser les limites de l’injure musicale.

xJORGE KAHWAGTx, c’est donc Poncho (basse/chant), Alejandro (guitare/chant) et Yair (batterie/chant), qui s’inspire autant du Powerviolence le plus cru et blafard que du Grind séminal Anglais des SORE THROAT et autres olibrius incapables de s’exprimer autrement qu’en beuglant. 

En détail, ça détonne. Avec sa basse si horrible que même une répète de Lemmy bourré datant de 1975 sonnerait comme un coffret rétrospectif de l’œuvre de Geddy Lee, sa batterie qui s’accroche mais qui a quand même du mal à garder le tempo, et sa guitare branchée sur une cabine Leslie pourrie par la rouille et récupérée dans les studios d’Abbey Road, cette Démo II sonne comme le délire de trois pochetrons qui se sont taillés en rond à la téquila un soir d’hiver pour se réchauffer.

Ne cherchez aucune cohésion dans l’affaire, il n’y en a pas. Et d’ailleurs, je pense qu’il n’y en aura jamais. D’ailleurs, les trois tarés affirment avec fierté avoir tout fait tous seuls, et on n’a aucun mal à les croire.

Six morceaux, cinq minutes, et déjà on s’affole. Ça joue tellement vite qu’on ne comprend pas trop ce qu’ils bricolent, mais on croit deviner un Crust si primaire qu’il pourrait avoir été joué par des enfants du même niveau, mais c’est tellement barré et cacophonique qu’on se laisse percuter, et finalement, c’est assez frais…dans le style. 

Pour une démo, c’en est une. Elle semble avoir été enregistrée dans un garage sur un vieux deux pistes un peu fatigué, et avec la seule cassette C-30 encore exploitable trouvée dans le grenier. Mais que voulez-vous, j’aime bien ces trucs improbables qui vont à l’encontre de ce que la musique devrait être à la base…Et puis, un trio qui commence son œuvre sur un morceau aussi infect et inaudible que « No Hay Futuro » (ce qui dans leur cas semble assez pertinent comme remarque), sait pertinemment ce qu’il fait, c'est-à-dire éructer sa rage par tous les pores sans réfléchir à la cohérence des accords.

D’ailleurs, il n’y en a pas, même si certains riffs restent discernables. Mais c’est cette basse qui plonge dans le non-sens sur « No Vas a Decirme Como Vivir » (pourtant, j’aurais bien un ou deux conseils à vous donner là-dessus…) qui m’a poussé à parler de ces tarés. Véritablement, c’est atroce. « Nadie Es Inocente » ressemble trait pour trait à une murge de DISCHARGE qui se ferait les dents sur du AOK, en ayant complètement oublié comment jouer d’un instrument.

Avec cette batterie de cuisine qui sonne comme une casserole qu’on frapperait de bon cœur avec une louche, cette basse qui fait passer Kim Gordon pour Jaco Pastorius et ce chant si beuglé qu’on le pense à l’apoplexie, cette démo est un joyeux foutoir qui vous procurera cinq bonnes minutes de défouloir Powerviolence, qu’à l’occasion je rebaptiserai Ultraviolence, voire Nonsenseviolence.

On dirait une révolte de paysans Mexicains qui « en ont gros », et qui déboulent avec leurs fourches et binettes à la main, qui finissent plantées on ne sait comment dans des amplis, faisant friser les poils de cul de nos pauvres agriculteurs en triphasé. 

Est-ce assez imagé pour vous ? 

Pour moi oui, et je n’en dirai pas plus. Plus qu’une simple démo, cette deuxième réalisation de xJORGE KAHWAGTx, c’est du straight edge passé au prisme du Crust Anglais, mais joué par des handicapés qui ne comprennent rien à ce qu’ils font.

Et donc, du bon, mais qui fait quand même saigner les oreilles. Un genre d’opposé absolu du Empire de QUEENSRYCHE en fait.

Et surtout, du Hardcore cru, joué à toute blinde, sans penser à demain. Une saine révolte en quelque sorte… 

 

 

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