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Metal and Oddities Reviews
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14 avril 2016

VIOLENT ILLUSION - Feio

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Pe de Macaco Discos - Crossover Thrashcore Powerviolence - Brésil - 18 Mars 2016 - 10 titres – 16 minutes

Des illusions violentes. Oui, c’est le genre de choses qui doit arriver au Brésil, sans aucun doute. Après, tout dépend de quel côté on est né…Beaux quartiers ou favelas, le sort d’un nouveau-né n’est généralement pas le même…Mais l’air du pays a souvent inspiré les musiciens locaux, qui se débrouillent toujours pour nous faire comprendre leur situation via une musique la plupart du temps…haute en couleurs et légèrement violente sur les bords. 

Alors, détour.

 

Sao Paulo, Sao Carlos, peu importe le point de départ, seule compte l’arrivée. Et celle de ce quatuor sympathique dans mes oreilles s’est faite sans encombre, mais avec pas mal d’euphorie. Moi, je ne traîne pas sur le Dark Web, mais j’aime bien l’underground, vous le saviez déjà. Et lorsqu’en plus ce même underground se veut Crust, Thrashcore, Violent Core ou je ne sais quoi de Core, alors l’euphorie me gagne et je me sens tout en joie. Et ce Feio des locaux de VIOLENT ILLUSION made my day comme on dit outre Atlantique. 

Alors, quatuor. Oui c’est bien ça.

 

Cris (chant), Igor (guitare), Fabiano (basse), et Renato (batterie), ont sorti leur première démo en 2008, qui portait déjà un titre ne laissant aucune place à la confusion. Have Fun or Die. Et ça, c’est un peu leur leitmotiv à ces bourrins. S’amuser, faire une musique un peu violente, pas mal violente, beaucoup violente, mais garder le sourire. Ensuite, un EP trois ans plus tard, éponyme, un split, et puis ce dernier EP, Feio, qui dans leur portugais natal signifie…laid. 

Alors de quoi parlent-ils ? De leur propre physique, pas si repoussant que ça ? Non, que nenni, je parierai plutôt sur un quotidien un peu déprimant, qui finalement, représente notre routine à tous. Ce qui n’est ni laid ni déprimant par contre, c’est leur Crossover savoureux entre un Thrashcore délicatement emprunté aux classiques des 80’s, et un Fastcore assez light, mais enjoué et euphorique. D’ailleurs, c’est sans doute pour ça que j’ai des affinités particulières avec le Metal/Core d’Amérique du Sud, qu’il vienne de Bogota, de Sao Paulo ou de Buenos Aires. Il est toujours spontané, vivant, joyeux, et animé d’une folie vraiment contagieuse.

 

Et les VIOLENT ILLUSION ne font pas exception à la cause commune. Ils font même partie des plus stimulants et délicieusement bargeots du lot. Et leur Feio, distribué digitalement par le fabuleux label Pe de Macaco Discos (Pied de Singe Records, pas mal…) est une fête en riffs Thrash majeurs, sur fond de rythmique élastique qui se branche d’elle-même sur du triphasé. 

Alors oui, ça ne dure qu’un petit quart d’heure, mais ça emporte tout sur son passage. Je ne vais pas m’amuser à détailler les influences possibles, vous les soulignerez vous-même, mais on sent bien que les tarés ont largement écouté WEHRMACHT, mais qu’ils se sentent aussi contemporains de la vague Fastcore/Crossover de leur propre partie de continent. Alors on fonce dans le tas, on lâche un bon paquet de riffs qui tuent, et on surfe sur cette fameuse rythmique qui ne faiblit pas, mais qui sait ménager quelques mid tempi salement Mosh, qui rappellent autant ANTHRAX que HALLOW’S EVE.

 

Avec un chanteur qui part au front la fleur au fusil, et qui vocifère comme une mama portugaise pas vraiment aimable, un bassiste qui s’amuse à retrouver les tics de CRYPTIC SLAUGHTER (« Balada do Inferno », le genre de machin qui te met la pression dès le matin, une minute et trente secondes de folie pure ), et Igor à la guitare qui n’a pas oublié son manuel de thrasheur fou dans une vieille commode de sa chambre d’adolescent, tout ça respire la bonne humeur, le good friendly violent fun prôné par EXODUS il y a quelques décennies… 

Pas la peine de se lancer dans un track-by-track, d’autant plus qu’ils se ressemblent tous, mis à part quelques variations d’intensité, mais sincèrement, même habitué depuis longtemps à la violence éminemment intense et exubérante des trublions d’Amérique du Sud, j’ai été soufflé par cet EP qui mérite sans conteste la palme de la sortie Fastcore/Thrash du mois. 

Une illusion violente ? 

Violent, Feio l’est, mais ni laid, ni illusoire. Tout ça est bien concret, se prend en pleine face et te laisse avec un sourire béat.

 

 

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