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Metal and Oddities Reviews
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23 avril 2016

DESIRING DEAD FLESH - Pushing On

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Punk Fastcore - USA - 13 Avril 2016 - 15 titres – 11 minutes

Alors, je ne suis pas sûr de comprendre ce qui vient de m’arriver. En fouillant comme d’habitude dans le dossier « démo » de mon dossier « reviews » (oui, je suis un homme qui aime l’ordre), je suis tombé sur le dernier EP d’une bande qui à mon avis, n’a que peu d’équivalents sur la scène US, voire…mondiale. D’une part, ces jeunes gens m’ont complètement soufflé par leur enthousiasme et leur énergie débridée. Ils se prétendent Punk, mais le sont jusqu’au bout des deux accords, et sont au final beaucoup plus que ça. J’avoue, je crois que n’avais pas entendu un truc pareil depuis les débuts de CRYPTIC SLAUGHTER dans les années 80, voire même depuis le premier…D.R.I.

 

Oui vous avez bien lu. Et pourtant le truc ne dure que dix minutes, et passe aussi vite qu’un gros glaviot qui tombe d’un balcon un soir d’ennui. Fastcore, voire Thrashcore. Là est la question.

Au niveau rythmique, le problème est corsé. Il est parfois difficile de cerner les plans, mais en tout cas, ça va très vite, parfois même encore plus vite que le biblique « Violent Pacification » de Spike & co. Les guitares se limitent bien évidemment à deux ou trois accords, si possible pas trop éloignés les uns des autres sur le manche, mais le tout fait preuve d’un tel allant qu’on s’en cogne complètement. Pourtant, l’affaire n’est pas carrée, loin de là. A tel point qu’on a parfois le sentiment d’écouter du VERBAL ABUSE repris par les A.O.K, c’est vous dire si la symétrie et la perfection sont les cadets des soucis de ce quatuor.

 

Quatuor ? C’est bien là que tout prend une dimension différente.

 

Je ne suis pas certain de la véracité des infos fournies par le groupe, mais si l’on en croit leurs dires (et je ne vois pas pourquoi ils raconteraient des conneries), on trouve au poste de chanteur Bryan Hampton, qui fait partie de la scène du Michigan depuis pas mal d’années, et jusque-là, rien d’exceptionnel. Ce qui l’est beaucoup plus, c’est que le poste de bassiste est tenu par son fils de quinze ans, et la batterie par sa fille de…13 ans. Sachant que cette section rythmique familiale a rejoint l’entreprise depuis plusieurs années…Alors ça donnait quoi sur scène ? Un mélange des HANSON et des SHAGGS ? Musicalement parfois, nous ne sommes pas loin de ces dernières, mais cet amateurisme doublé d’une incroyable énergie fait tout le charme de ce groupe à part, qui parvient à recréer l’esprit magique et libertaire (surtout au niveau solfège) du Thrashcore des mid 80’s…

 

Leurs héros ? Au choix, DRI justement, MINOR THREAT, THE CRUCIFIED, mais surtout les groupes nommés précédemment, même s’ils ne l’avouent pas. Evidemment avec quinze morceaux pour dix minutes, les débats ne s’éternisent pas. Mais on écoute ça un peu bouche bée, et en fait, le sourire aux lèvres une fois qu’on a pigé la logique du truc. Se faire plaisir, se vouloir légèrement nostalgique, et adapter le Fastcore de 2016 aux exigences du Hardcore teigneux d’il y a trente ans. Le but premier de Pushing On était en fait, pour être plus sérieux, de présenter trois nouvelles compositions, « Take This Cup », « RelaXx » et « Freedumb (Isn’t Free) », qui une fois enchaînées ne dépassent pas les deux minutes, ainsi qu’une flopée d’anciens titres (douze donc, si vous avez suivi) réarrangés à la sauce actuelle.

Difficile de faire la différence entre passé/présent, mais ça aussi on s’en fout, puisque tout est bon.

 

Pushing On est tout simplement un savant panachage de morceaux supersoniques et brefs dans une veine Thrashcore foudroyant (la palme étant attribuée aux six secondes de « Wedgie »), et de titres plus « construits », presque à ambiance, comme l’épique « Unappreciated », qui se paie même le luxe d’une intro pesante et qui atteint la durée honorable de deux minutes et vingt secondes (avec le roulement de caisse claire le plus approximatif que j’ai jamais entendu…). Sur ces chansons plus développées, l’affiliation avec les deux premiers DRI est si flagrante qu’on se croirait presque revenus en 83, même si quelques intonations ne sont pas non plus sans évoquer les CORROSION OF CONFORMITY, avant qu’ils n’apprennent à jouer. Il y a très longtemps donc. 

Je ne saurais que trop vous conseiller l’enchaînement fatal « Wedgie », « Kmart’s Parking Lot », « Anarchist Revolt », « Stop The Fire » et « 3000 », qui mis bout à bout restent à la limite des quatre-vingt-dix secondes, mais qui vous donneront à peu près autant d’orgasmes. 

Voilà, somme toute, une affaire de famille vraiment enthousiasmante, et une sacrée tranche de vie de Thrash/Fastcore du Michigan, ce qui en cette fin d’après-midi ensoleillé, est quand même très frais. Ravi de voir en tout cas que certains n’ont pas oublié les joies d’un Hardcore rapide et limpide.

 

Et puis quel line-up…

 

 

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