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Metal and Oddities Reviews
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16 juin 2016

DEATH VALLEY GIRLS - Glow In The Dark

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Burger Records - Glam Garage Rock - USA - 10 Juin 2016 - 10 titres – 32 minutes

Allez, je sais, on va encore me dire que je ne fais pas avancer le schmilblick, que je fais le malin, que je suis hors contexte et que ce truc n’a rien à voir de loin ou de près avec le Hard Rock ou bien le Metal. Je répondrai donc que je m’en cogne comme du premier frottis de Madonna, et que si le chef de rubrique n’aime pas, il ne publiera pas, mais que moi, je le ferai, chez moi.

Point final à la polémique.

Oui, j’aime le Garage Rock, le vrai, qui sent bon les poubelles de l’Amérique, et qui n’a cure d’une quelconque forme d’évolution musicale depuis les 60’s. Alors, par extension, j’aime la Californie, réservoir inépuisable de groupes du cru, et j’aime les DEATH VALLEY GIRLS. Je les aime déjà parce que dans le groupe, il y a trois très jolies filles, et que je suis superficiel. Et je les aime aussi parce que le seul mec du groupe tire toujours la tronche sur les photos. Détail, quand tu nous tiens.

 

Les DVG viennent donc de la cité des anges, LA, la ville du ciné, le culte US par excellence. Un genre de feu d’artifices de paillettes fanées aux couleurs passées, un temple de l’ennui et des façades bricolées pour que le voisin oublie qu’on roule en break. D’ailleurs là-bas, vous pouvez rouler en ce que vous voulez, tout le monde s’en fout. Premier album mais pas premier jet, puisqu’il fait suite à un excellent EP qu’on trouve encore sur leur Bandcamp, Electric High, qui annonçait le monochrome et les riffs désabusés. J’adorais sa pochette d’ailleurs, elle était mignonne aussi cette demoiselle à l’air un peu revêche…Celle de Glow In The Dark est moins sexy, mais plus adaptée à son titre. Et qu’est ce qui brille dans le noir d’ailleurs ?

Des guitares fuzz, un chant à la moue boudeuse, des ambiances nocturnes et des dérives déjà pénibles avant qu’elles n’aient commencé à vous attaquer la joie de vivre…

 

Selon leur bio, aussi tapageuse que leur musique, les DVG jouent au choix, du Rock N’Roll (option sûre mais légèrement inférieure à la moyenne), du Dystopian Punk (histoire de frimer), du Doom Boogie (sans Woogie) ou de l’Occult Glam (ma préférée, j’ai même mis du rouge à lèvres pour l’écrire). Si on les écoute – sans les écouter, je parle de musique – tout ça résulte d’une expérience acide, transformée en réaction en chaîne sexuelle dystopique. En gros, deux musiciens perdus dans le désert qui rejoignent leur garage pour mettre en instruments leurs visions débridées, de débauche en posters d’héroïnes de sexploitation. Et plus si affinités. Et des affinités, j’en ai pas mal avec eux. D’une, parce qu’ils sont de l’écurie fameuse Burger Records, indépendant de Fullerton, qui a vu passer les PLIMSOULS, Thurston MOORE, mais aussi WITCH, OFF, BRIAN JONESTOWN MASSACRE ou les CLOROX GIRLS. En gros, plus qu’une écurie, un asile pour déglingués du Rock fait à la maison.

De deux, justement parce qu’eux aussi jouent du Rock bricolé à la maison et destiné à être joué dans les caves et vieilles salles qui sentent la vinasse et le tabac froid. De trois, parce que cette façon de juxtaposer un chant collégial de girl group sur fond de Garage Punk proto Rock, c’est quelque chose que je ressens, de tous mes chromosomes (« I’m a Man Too »). 

Les puristes me diront sans doute que tout ça n’a rien de neuf, ni de spécialement aventureux. Je leur répondrais que ça n’est pas ce que j’attends d’un album pareil. Je n’en attends rien d’autre qu’une bonne dose de Garage bien secoué, un peu halluciné, salement mélodique mais agité, et que Glow In The Dark, à l’image de toutes ses copies Californiennes, est exactement ça, et rien d’autre.

Et qu’il ne promet rien. Mais qu’il donne beaucoup.

Alors certes, les morceaux s’enchaînent et se ressemblent. Et ressemblent beaucoup à la scène locale qui s’agite de plus en plus d’année en année. Certains confrères ont cité les SADGIRL ou BLEACHED pour mettre en exergue la morgue de Los Angeles, et je les approuve, ça bouge, nonchalamment, mais ça bouge. Et les DEATH VALLEY GIRLS viennent rejoindre la longue liste d’artistes du coin qui vouent un culte à ce Rock un peu pataud et classique.

 

Après, je ne vais rien vous apprendre, alors vous choisirez vous-même. Si vous êtes plutôt d’humeur tendre et légèrement psychotique en même temps, je ne saurais que trop vous conseiller la sublime fausse ballade amère et lysergique « Pink Radiation », et son orgue qui ferait pisser Anton LaVey. En plus avec cette production légèrement étouffée, ça love autant que ça frissonne. Ou alors, si vous êtes plus festif mais que vous crevez quand même de chaud sous le soleil de la Californie, l’hymne Proto Garage Punk un peu Pop sur les bords « Summertime » fonctionnera très bien comme tube de l’été au bord des piscines. Pas filtrées évidemment, et la bière tiède à la main. Mais en t-shirt. 

Vous pourrez à ce moment-là essayer de séduire ce mec malingre, à la peau blanche comme la nuit, en lui glissant entre les oreilles « Love Spell », histoire de le faire tomber sous votre charme vénéneux. C’est lourd comme votre regard plein de double sens lubrique, moite comme votre main qui caresse ses côtes du regard, et juvénile comme une première expérience à l’arrière d’une bagnole.

Et en plus, vous pourrez lui faire comprendre que vous n’attendiez que lui, avec force guitares monolithiques au son surf bourré d’écho, criant votre passion comme une vieille teenageuse qui déteste les Pom Pom Girls (« Wait For You »). 

« Disco » et son beat plombé surplombé d’un sale orgue farfisa peut aussi vous emmener quelque part, entre BLONDIE et les SEX SNOBS par exemple, en tout cas, quelque part où aller, ailleurs, à fond la caisse avec la radio qui hurle son Punk en grésillant (« Glow In The Dark »). 

Voilà, une nouvelle tranche de vie de la Californie. Pas vraiment brillant contrairement à ce que son titre indique, mais une demi-heure d’existence nocturne ou tout devient possible. L’héritage US n’est pas prêt de mourir, mais faites attention à ces trois jolis brins de filles. 

Elles ne sont dupes de rien et n’en ont rien à foutre de vous. Et puis l’autre vous regarde toujours en plus. Sans jamais sourire. 

 

 

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