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Metal and Oddities Reviews
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9 juillet 2016

DIABOLOS - Diabolos

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Deathrock Hardcore - Canada - 8 Juin 2016 - 14 titres – 22 minutes

Je ne vous apprendrai rien en vous disant que depuis des années, tomber sur un groupe proposant un son un tant soit peu novateur tient du hasard le plus total ou du coup de bol intégral. En tant que serial chroniqueur, je dois reconnaître que les surprises se font rares. Pourtant, j’essaie, je fouille, je traque, mais dans neuf cas sur dix, l’innovation est aux abonnés absents. Alors je prends au pif, un nom, un label ou…une pochette, comme ça m’arrive assez souvent. Et en voyant celle du premier LP/EP des Canadiens de DIABOLOS, j’ai craqué. Et c’est vrai qu’elle est plutôt séduisante dans son genre Pop-art un peu étrange…comme sa musique.

 

Le Vk donnait juste quelques clés. Des tags, des mots sans importance. Punk Hardcore qu’ils disaient, tu parles qu’avec ça, je suis plus avancé…Alors, après écoute de quelques morceaux, je ne pourrais totalement les contredire, puisqu’en effet, les DIABOLOS évoluent plus ou moins dans le créneau. De temps en temps…Mais globalement, ces quatorze pistes très brèves (une seule atteint une durée honorable de cinq minutes) naviguent à vue en terres plus ou moins (in)connues, même si on reconnaît des traits musicaux aperçus il y a très longtemps déjà. Vous avez remarqué le style auquel je les ai affiliés, et si vous êtes un peu malins, vous savez très bien qu’il n’existe pas.

Mais je n’ai rien trouvé de plus pertinent pour les définir. Si tant est que telle était ma volonté…

 

Les DIABOLOS disposent d’un Bandcamp, et c’est tout. On y trouve Diabolos évidemment, mais aussi deux autres EP, aux graphismes toujours aussi alléchants. Et comme tout est gratuit, je vous recommande chaudement d’aller y faire un tour. Musique, c’est le principal, mais la bio, c’est bien aussi, ça peut parfois servir. De ce côté-là, je n’ai absolument rien à vous offrir, même pas un line-up ou une ébauche d’histoire. Alors l’histoire, je vais la broder. 

Au jugé des titres présents sur ce premier jet, j’en ai déduit que les mecs avaient des références. Trash évidemment, mais de bon goût. Après tout, on ne reprend pas les DK pour faire joli si on n’y croit pas un petit peu. Et d’ailleurs, leur version du toujours d’actualité « Nazi Punks Fuck Off ! », dans un style Techno Crust est d’un intérêt indéniable. « Day Of The Dead », « Mistress of The Dark », « The Lost Boys », « Halloween II », vous saisirez de vous-même les petits clins d’œil qui parsèment l’œuvre, et les savourerez puisqu’ils sont mis en musique avec un flair indéniable. Les DIABOLOS sont des créatures de la nuit et de l’ombre, le revendiquent, et mettent en pratique leurs théories dans un chaos sonore tout à fait délicieux.

 

Pour faire simple et lapidaire, imaginez une bande de punks un peu Batcave sur les bords, drapés de noir mais pas dupes, qui tentent d’adapter le Death Rock des 80’s à un contexte Indus subtilement Dark, mélangeant l’électronique à la patine analogique des guitares. Les influences se sentent, mais sont tellement amalgamées dans le délire qu’on finit par les oublier après les avoir notées pour le fun. Un peu BAUHAUS, un peu SISTERS, mais aussi BILE, SAMHAIN bien sûr, DANZIG, les MISFITS, la scène alternative Française, l’humour de Biafra et son sens de la révolte sournoise, enfin une grosse foire où le tir aux pigeons peut vous faire gagner une jolie cape d’enterrement. 

Pas facile de dégager quelque chose de clair ? Je crois que c’est le but.

 

Alors on valse, on tangue et on se renverse. On passe d’un truc rudimentaire et Punk comme « We Bite », à une longue suite gothique et Dark Rock en diable comme « I Am Misery/Misery Tomb » qui réveille l’esprit de Peter Murphy et d’Andrew Eldritch, tout en citant dans le texte gothique le Psycho Candy des JESUS AND MARY CHAIN. Echo, réverb’ et tout le barnum, un peu comme si les CRAMPS s’étaient réveillés un matin de 82, passionnés par la scène Batcave Anglaise et non en train de fouiller les poubelles de l’Amérique. Pas mal comme métaphore non ?

Et elle est très fidèle et honnête. 

On verse un tant soit peu dans le Métal Indus louche à la MINSTRY/COCKS (« Devilman », un must du Shock), on abuse des intermèdes/références samplés pour finalement se vautrer dans un cyber Hardcore qui cavale sur fond de boîte à rythme déchaînée et possédée (« The Count »), on se souvient des débuts de l’Anarcho-Core, en le transposant au synthétisme des eighties (« Anti-Racist, Anti-Social »), on balance un bout de répète absolument inaudible de violence (« We Are 138 (rehearsal ») et puis… 

…voilà.

 

Impossible en sortant de cette expérience de savoir vraiment à qui et quoi on a eu affaire. Mais ça fait du bien parfois de perdre ses repères et de devoir rester debout sans accroche. Même si on chronique assis…Diabolos est un EP un peu foutraque, qui développe une personnalité complexe, mais qui offre de jolies influences. D’où l’invention de ce Deathrock Hardcore qui finalement résume assez bien la chose. 

Je sais bien que la Noël est encore loin, mais vous ne refuseriez pas un cadeau quand même ?

 

 

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