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Metal and Oddities Reviews
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9 juillet 2016

CORRUPCION – RUPTURA - COMIENZO - Split

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Sin Odio Discos ! - Punk Hardcore - Argentine - 24 Mai 2016 - 15 titres – 26 minutes

Je vous l’avais dit, je vous avais prévenus, le salut viendra sans doute d’Amérique du Sud. Longtemps considérée comme une partie de continent parent pauvre en matière d’extrême, extension d’une Amérique du Nord se voulant leader sur le marché de l’extrême, cette portion de terre voit ses pays se révolter contre l’évidence et se mettre en avant sur la scène mondiale. D’ordinaire, on parle plus facilement du Brésil, de la Colombie ou même du Chili, mais qu’à cela ne tienne, les trois héros du jour sont originaires d’Argentine, autre réservoir à combos Powerviolence et Fastcore assez teigneux et fameux. 

Mais une fois n’est pas coutume, l’extrême n’ira pas jusqu’à son extrémité, puisque à défaut de boucan tétanisant, nous resterons dans les balises classiques et rassurantes du Punk Hardcore, un style qui sied particulièrement bien à la culture hispanique et Sud-américaine. Et pour mieux présenter les choses, trois ensembles sont donc mis en avant aujourd’hui, chacun incarnant dignement la tendance Core de l’Argentine, qui finalement, comme ses voisins proches ou lointains, n’a pas à rougir d’une quelconque comparaison.

 

Entamons donc les présentations. Trois ensembles donc, chaperonnés par le label local Sin Odio Discos, qui s’unissent sous la bannière d’un Hardcore pluriforme, hargneux dans le fond et mordant dans la forme. Une fois de plus, le DIY est roi, et s’accorde merveilleusement de ces pistes partagées par des musiciens qui se débrouillent par eux-mêmes, sans ne rien devoir à personne. Peu d’informations individuelles, des pages Facebook, même pas de Bandcamp hormis celui du label, c’est la dèche niveau éléments.   

On commence avec les CORRUPCION, qui assez étrangement, se présentent comme la moyenne des deux autres factions en présence.

Les originaires de Fiske Menuco pratiquent en effet un Core assez déviant, qui mélange allégrement les tempi fast & medium, sur fond de riffs un peu abimés. Leur particularité est d’être menés de front par Eugenia Tejerina, une chanteuse à la voix assez étrange et sourde, qui permet à la musique de son groupe de se rapprocher parfois des premiers albums décalés de CEREBRAL FIX, avec toutefois moins de véhémence et de folie.

Le tout sonne légèrement Fastcore sur les bords, en plus pondéré, mais intrigue de ses passages lents et lourds. Le line-up du combo a pas mal changé depuis 2014, mais s’est finalement stabilisé, et les cinq morceaux proposés ne sont pas sans charme, sonnant un peu comme une démo captée live en répète, avec cette basse bizarre qui bouffe les fréquences de la grosse caisse. Certes, la guitare semble geindre pour bénéficier d’un mixage plus propre, mais le côté amateur du groupe est assez séduisant, et sa musique suffisamment excentrée pour intriguer. Efficace et louche, une bonne entame.

 

Les RUPTURA sont encore plus radins que leurs voisins au niveau bio, et mis à part un penchant avoué pour le Crust Hardcore, rien n’est dévoilé. Ce sont pourtant les plus radicaux du lot, avec leur Punk qui dégénère vite en Fastcore comme précisé, mais qui reste assez loin du Crust par manque d’épaisseur et de puissance. Mais dans leur rôle de trublions rageurs, ils assurent dans les grandes largeurs et assument dans la peau de l’épouvantail venu foutre la merde de ses rythmiques implacables et hystériques.

Nous sommes loin du bruit, mais leur Hardcore sauvage séduit avec ce brin de folie qui rend leurs morceaux éminemment sympathiques. 

Comme leurs potes, cinq interventions leur sont allouées, et ils en profitent pour marquer les esprits en jouant vite et presque précis. Leur son très sec est plus faible que la moyenne de l’album, mais s’accorde parfaitement de ce style direct et sans fioritures. Seuls deux de leurs morceaux dépassent les deux minutes, sans pour autant ralentir la cadence. Du bon Hardcore tendance Fast comme on le jouait dans les 90’s, efficace et entraînant.

 

Je m’excuse d’avance de ne pas avoir trouvé la moindre information sur les derniers participants, COMIENZO, mais même en insistant un peu, pas la moindre page officielle n’est apparue sur mon écran…Ce sont pourtant les plus accessibles du lot, avec leur Punk qui tire clairement sur le Rock en plus d’une occasion. Leurs morceaux sont très accrocheurs, et semble-il dominés par la voix d’une chanteuse qui se donne corps et tripes à son art et apporte une dimension toute particulière à ce Punk assez mélodique dans la forme.

Pas vraiment révolutionnaires mais frais, les cinq titres de COMIENZO s’écoutent avec un plaisir certain, comme si on découvrait une vieille démo de Punk Hardcore ibère datant de la fin des années 80.

 

Niveau son, on reste encore à l’étape de la démo, avec toujours cette basse très en avant, et ces guitares à la distorsion étouffée. Le chant est mis en avant, l’instrumental manque un peu d’épaisseur sur les passages les plus violents, mais une chanson comme « Dos Culpables, un Condenado » s’en accorde fort bien, fricotant même avec le Power Punk par moments. On pense parfois à KORTATU, et en tout cas à la scène Espagnole des années 80, mais le tout s’ingurgite sans effort et coule le long des oreilles sans vraiment les faire frémir. 

De l’envie, de l’énergie, parfois de la fureur, ce Split a le mérite de présenter la face underground cachée de la scène Argentine, qui nous offre un joli tour d’horizon Hardcore, certes assez passéiste, mais pas désagréable pour autant.

Et si leur équipe nationale de foot à une fois de plus cédé face aux coups de boutoirs Chiliens, leurs musiciens sont à même de défendre leur honneur avec plus de panache.  

 

 

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