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Metal and Oddities Reviews
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31 juillet 2016

HOWLING GIANT - Black Hole Space Wizard Part 1

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Trip Metal - USA - 12 Août 2016 - 4 titres – 21 minutes

Vous êtes pulp ?  Oui ça peut sembler péremptoire comme introduction, mais la question n’est pas sans fondement…

Je veux dire…je ne parle pas de Tarantino et de sa fixette sur la nouvelle vague, mais plutôt de culture un peu trash, genre les CRAMPS, les Mad, les monstres qui pourchassent des filles girondes en bikini, les savants fous qui s’exilent sur d’autres planètes par vexation, les bandes-dessinées improbables avec des machines gigantesques et des méchants aux pistolets laser…Ça vous parle ça ?

Bon, alors continuons.

Vous aimez le Métal un peu vintage, affranchi de toute contrainte, plutôt inspiré par les seventies mais animé d’un son plutôt actuel ? Les machins fuzzy, qui prennent leur temps, qui riffent comme des éphèbes qui passent de la crème sur le dos des bimbos, les rythmiques un peu pataudes, et les vocaux nonchalants ?

Je ne sais pas moi, vous voulez des références ?

 

Ok, alors MASTODON, BARONESS, vous voyez un peu ? Ces groupes qui trippent mais qui jouent man…Et qui proposent un tapis de sonorités louches pour essuyer les pieds des personnages d’une histoire complètement barrée de fin du monde, de déchéance de l’humanité et de vilain monstre qui finirait bien le travail. Moorcock, HAWKIND ? Oui, ça fait l’affaire aussi, dans une certaine mesure. 

Alors accueillez-les, ces trois olibrius. Le premier à entrer sera certainement Tom Polzine (guitare et chant), dont le pas sera rapidement emboîté par Roger Marks (basse et…chant). Derrière eux, un peu en retrait, Zach Wheeler (batterie, évidemment) traînera du pied, la tête dans ses histoires. Mais une fois tous assis dans le salon regardant dans des directions différentes, vous pourrez tenter de leur parler. Si tant est que vous en ayez envie après avoir écouté leur second EP, Black Hole Space Wizard Part 1, lui-même point de départ d’une trilogie conceptuelle que je me propose de vous expliquer brièvement, via les propres mots de Tom : 

«Nous évoluons dans une mystique de héros et de méchants dans l’espace, et nous plantons le décor des aventures à venir avec Black Hole Space Wizard. Mais nous ne voulons pas en dire plus pour le moment puisque nous préférons provoquer votre imagination. » 

Plus concrètement, « Mothership », le single qui en quelque sorte porte cet EP sur ses épaules maternelles, développe cet embryon d’histoire : 

« L’humanité a détruit la terre et s’est retrouvée forcée de vivre sur une gigantesque station spatiale que les hommes considèrent comme leur plus grand achèvement. Arrivé à mi-chemin du morceau, nous focalisons notre attention sur un groupe d’hommes qui répondent à un appel pour défendre la station contre l’attaque d’une entité inconnue »

 

Donc voilà, en gros, pour l’histoire on est peinard. Abordons un peu le cas de la musique, puisque malgré des velléités littéraires, les trois garçons sont quand même musiciens à la base. Je vous parlais de « Trip Metal » dans les critères de préambules, et je ne m’excuserai même pas pour ce néologisme, puisque c’est exactement de ça dont il s’agit. Les HOWKING GIANT se plaisent à mélanger les genres, dans le même esprit que les MASTODON justement, et piquent des plans Doom, des idées Thrash, des sautes d’humeur Stoner, pas mal d’ambiances Space-Rock, et puis de temps à autres, des relents de Sludge un peu Core sur les bords.

Et ce mélange, bizarre sur le papier, est très cohérent sur la rondelle. Si, si, je vous assure. 

 

Pas encore au niveau d’un Fear and Loathing in Las Vegas, mais proche d’un Moorcock stoned qui délirerait sec avec Dave Brock et le fantôme de Lemmy au-dessus de son épaule. Ou genre un VOÏVOD en plein délire qui jamme avec les mecs de BARONESS, en oubliant de balbutier leur Space-Thrash, le remplaçant avantageusement par un Blues Metal bourbeux et pas vraiment sobre. Ça consomme, parfois ça plane vraiment à des hauteurs effrayantes (« Exodus-Earth », Entre machine à laver et ballade en vélo sur l’échelle de Syd Barrett), mais ça peut aussi salement descendre en piqué, avec l’altimètre qui tourne fou (« Dirtmouth », les SONIC YOUTH au manche qui ferment les yeux sur l’incapacité des copilotes James Hetfield et Snake à garder le bon nombre de pieds en tête). 

Ah et puis tiens. Une bonne moitié du final « Clouds of Smoke » aurait pu être composé, et interprété par le ALICE IN CHAINS de Grind. Sauf qu’au dernier moment, Josh Homme leur aurait piqué l’idée pour un side-project. En gros, ça vous balance comme un grand-huit des influences, sans contrôle et qui fait un peu ce qu’il veut, au gré des éléments, et qui finit par vous faire décoller de la rampe. 

Certains parleront de Sludge, d’autres de Stoner, certains seront hilares, d’autres essaieront d’analyser et de prouver par A+B, mais pour une première partie d’un triptyque, c’est ambitieux, ça en dévoile un peu mais pas trop, tout en donnant méchamment envie de voir la toile achevée sur le mur. Et comme en plus le son est bien gras mais ne dégouline pas, que les parties de chant versatiles vous font voyager aux confins d’une autre galaxie, que les guitares se veulent pataudes puis agressives, alors…le trip est bon, et ne donne pas la migraine. 

Devinette. BLACK SABBATH, MASTODON, HAWKWIND, KYUSS, VOÏVOD et MÖTORHEAD sont dans une station spatiale.

Ça commence là sentir la fumée, et une fille à moitié nue court en hurlant.

Qui a allumé le premier joint en brulant sa robe ?

 

 

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