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Metal and Oddities Reviews
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31 juillet 2016

GHOUL - Dungeon Bastards

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Tankcrimes Records - Crossover Thrash - USA - 29 Juillet 2016 - 10 titres – 34 minutes

Les groupes masqués, grimés, déguisés, parfois d’une façon assez grotesque on connaît. Je ne m’amuserai pas à les recenser ici, mais entre KISS, SLIPKNOT, GWAR, LORDI, les RESIDENTS et des dizaines d’autres le choix est vaste. Gimmick, latex et figures de carnaval, c’est certes distrayant, mais encore faut-il que la musique de l’orchestre en arrière-plan soit à la hauteur. Après tout, un Halloween raté à cause d’une ambiance foirée, c’est chose courante, alors autant faire attention et bien choisir les musiciens qui en tisseront la bande son. Mais croyez-moi, avec les GHOUL, vous avez là du premier choix de tordu, des clowns pas tristes pour un sou qui foutent le souk partout.

 

GHOUL, c’est un spectacle qui ne date pas d’hier. Leur numéro est rodé depuis le début des années 2000, et même si leur déguisement est un peu cheap, il est aussi efficace que ce qui sort de leurs instruments respectifs. Ceux qu’on utilise pour faire de la musique, pas de méprise…Nous venant tout droit d’Oakland, California, ils agitent leur Crossover de toutes ses puces d’année en année, d’albums en EP, de split en compilation, pour garder le bon ton. Mais en format long, nous étions sans nouvelles d’eux depuis Transmission Zero en 2011, qui tardait à se voir gratifié d’une suite.

C’est donc avec un rictus assez prononcé que nous avons accueilli l’annonce d’un nouveau-né, qui prouve qu’en cinq ans les gus ne se sont pas vraiment calmés. Toujours les même sales gosses, se vautrant dans un Crossover géant entre Thrash, Hardcore, Grindcore, Death et tout ce qui d’extrême passe près de leurs mimines. Ils ne donnent certes pas dans la finesse, but anyway…who cares ? 

L’avantage des inconvénients des sorties de ces Américains en folie, c’est qu’on est rarement surpris, mais jamais déçu. Dungeon Bastards reste dans la lignée de leurs productions antérieures, bénéficie d’une production béton, et aligne des tronçons qui sont autant de grosses claques à la petite mauvaise humeur ambiante. Mais pour ceux qui ne seraient pas encore intimes avec le monde dépravé de ces flingués, laissez-moi vous les présenter. Ils sont bien sûr affublés de surnoms, tous de bon ton, et nous retrouvons donc aux rôles principaux  Digestor (guitare et chant), Dissector (guitare), Cremator (basse), Fermentor (batterie), Baron Samedi (chant et drogues), Mr Fang (cercueils) et Kogar The Destructor (violence gratuite), ce qui vous en dit long sur les intentions paillardes des trublions. Ah, et pour l’info, sachez que derrière certains de ces sobriquets, se cachent des membres fameux D’IMPALED. Vous voyez mieux ? 

Ces agités du bocal vous proposent donc une fois de plus de suivre leurs pérégrinations en Creepsylvania, ce pays imaginaire qu’ils ont créé et qui leur permet de se livrer à des exactions sans nom, mais bon enfant.

 

Vous l’aurez compris, le sérieux n’est pas de mise en ces lieux. Ce qui n’empêche pas le groupe de travailler avec application et de traiter leur musique avec tout le respect qu’elle mérite. Celle-ci, sur Dungeon Bastards comme sur le reste de leur discographie est assez enjouée, et se situe dans une bonne moyenne entre un Thrash goguenard, un Death de bâtards et un Grind un peu frappé du coquillard. Le tout est joué avec une bonne humeur très old-school, et si la performance ne marquera pas les jeux olympiques de l’extrême grognard, la qualité est une fois de plus au rendez-vous. 

Alors, pour raconter une bonne histoire, il faut les bons ingrédients. Ceux de ce cinquième LP sont simples. Des riffs massifs, syncopés à outrance, une rythmique qui s’adapte aux humeurs, et surtout, un chant et des chœurs, qui vous gardent sur la route du bonheur trash qui réveille à toute heure. Certes, tout n’est pas orgasmique du début à la fin. Certaines idées semblent se recycler et les gags fusent mais se marchent parfois sur les pieds.

Mais l’enthousiasme dont le combo fait preuve est assez contagieux, et les références et autres clins d’œil fameux.  

GHOUL passe sans vergogne d’un Death barbare et sanguinolent (Death Campaign »), à un Grind épais et frappant (« Bringer Of War », qui se transforme vite en Thrash hyper brûlant), en passant par un truc Heavy bricolé et arrangé à la sauce samples exagérés (« Guitarmageddon »). Au milieu de ce fatras, des tentatives d’hymne Thrash fatal (« Blood And Guts » aux sifflantes pertinentes et agaçantes), et surtout un final hyper catchy qui referme la porte de la fête en prenant soin de remercier tous les invités (« Abominox » du tout bon dans le ton, avec une grosse basse bourdon qui soutient de sales percussions). 

Si vous avez bien suivi, vous aurez compris que le sérieux n’est pas la préoccupation majeure de ces bargeots gentils qui tiennent juste la demi-heure. Et comme ils vous aiment, ils vous livrent même leur LP avec un jeu Creepsylvania, que vous pourrez étaler sur la table comme une planche ouija fun et passer des heures de délire avec vos amis qui passent pour rire.

Avec ça, le tableau est complet. Vous avez de quoi vous taper une bonne tranche de rigolade violente, quelque part entre les MENTORS, INTENSE MUTILATION et un SPLIKNOT qui tâterait de la cover d’IMPALED. Allez, n’ayez pas peur, c’est l’heure.

 

Voilà votre passeport pour la Creepsylvanie. Vous ne pouvez pas vous tromper, le cimetière est juste à côté de l’ancienne boucherie, fermée par le comité d’hygiène et d’éthique.  

 

 

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