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Metal and Oddities Reviews
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3 septembre 2016

WASTELAND RIDERS - Speed Rock & Roll

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Punk Crust - Espagne - 16 Mai 2016 - 8 titres – 20 minutes

En Metal, comme dans n’importe quelle autre musique, il y a plusieurs façons de voir les choses. Une optique contemporaine, une autre plus passéiste, un angle « intellectuel » ou au contraire la simplicité et la violence en ligne de mire. Tout le monde n’a pas la prétention de vouloir/pouvoir faire avancer les choses et rendre les débats plus pointus. C’est une philosophie que je respecte, et après tout, la voie la plus simple est souvent la meilleure. Et pour prouver ce que j’avance, je vais prendre un exemple ibérique, nous venant tout droit de la belle ville de Madrid. 

Quatre potes (Diego, Pizarro, Javi et Laka), un premier EP, et une conviction en forme de mantra. Speed Rock & Roll.

Assez facile à comprendre, encore plus à mettre en pratique, et jouissif à l’écoute. Quoi de mieux en effet qu’un gros Rock N’Roll joué de façon Hard qui va s’abreuver à la source des meilleurs speedfreaks de l’histoire de la musique ? 

Rien.

 

Les influences avouées des Madrilènes sont évidentes. MOTORHEAD bien évidemment, mais aussi VENOM, et sans même qu’ils ne l’avouent, on sent en filigrane leur admiration pour d’autres références comme les inévitables DISCHARGE, les premiers BATHORY, IMPALED NAZARENE et tous ceux qui un jour ont décidé que Rock N’Roll et Metal pouvaient s’associer sur un contrat posé sur la tête de la prétention excessive. Comme ils l’affirment bien haut, « Fuck Off And Die », le leitmotiv de VOÏVOD, on fonce, on aligne les riffs et on ne se pose surtout aucune question. 

Alors au menu de ce premier EP, la première valeur mise en avant reste l’efficacité. Potentiel maximum pour bourre optimum, pas de chichis, beaucoup de violence et de bestialité pour des morceaux très courts qui sonnent comme une synthèse de ce style unique et urbain. Production rondement menée, claire et profonde aux basses reluisantes, guitares acides et tranchantes, rythmique à l’écho mesurée, et chant rauque de rigueur. Les WASTELAND RIDERS jouent donc une musique à l’image de cette superbe cover légèrement retro, et appuient sur le champignon sans se demander de quoi demain sera fait.

 

Demain justement qui finalement est aujourd’hui depuis le 16 mai, date de sortie digitale de cet EP, est fait de huit morceaux dont une intro et une outro. Six « vrais » morceaux donc, tous plus ou moins similaires et longs, qui se contentent d’une rythmique en up tempo bien speed, des riffs tournoyants et relativement Thrash, quelques breaks qui s’affalent soudain et des lignes vocales sauvages et éraillées dans la grande lignée des Cronos, Quorthon et Tom Angelripper.

 

Alors de deux choses trois, ou vous êtes fan hardcore de ce Speed/Thrash infernal et vous serez aux anges, ou vous trouverez le tout abominablement ringard et vous raccrocherez les gants assez vite. Etant assez adepte de cette formule, le me suis régalé de ce format court qui justement parvient à ne pas lasser, et au milieu de ces compos originales, j’ai découvert avec délectation une relecture très fidèle du hit séminal des VENOM, « Black Metal », que les WASTELAND RIDERS s’approprient avec beaucoup de respect. Et c’est assez bien vu de s’être fait les décibels sur ce hit des Hadès, puisqu’il résume un peu à lui tout seul l’ensemble de l’entreprise. 

Mais après lecture des titres des morceaux, le doute n’est pas permis bien longtemps… « Fire », « Headbanger Bitch », « You Will Die », « Wasteland Riders », tout sent l’allégeance au Metal le plus pur et le moins dilué, et les chansons frappent fort, restant dans une veine MOTORHEAD/VENOM tout à fait honorable, en payant au passage son tribut au son gras et lourd des DISCHARGE. Quelques petites réminiscences du DESTRUCTION le plus fatal sur « You Will Die » pour compléter le tableau, et l’affaire est dans les sacoches.

Le tout est joué avec une belle énergie et des tripes bien accrochées, et même si la ou les surprises ne sont pas vraiment au rendez-vous, on s’en tape complètement et on s’éclate au rythme de ces brûlots infernaux qui nous ramènent en plein cœur des éternelles eighties, lorsque le feu sacré d’un Metal au tisonnier nous chauffait le cœur de rockeur à blanc. 

Un premier EP donc qui manifeste une identité forte, un désir de jouer une musique directe qui porte un gros coup au foie, et qui met la patate de bon matin. Certes, pas de grosse avancée en vue, mais la nostalgie est une valeur sure. Et celle des WASTELAND RIDERS est basée sur deux concepts simples. 

Le Speed, et le Rock N’Roll. 

 

Lemmy avait bâti sa carrière là-dessus. On souhaite à ces Madrilènes le même destin que lui. 

 

 

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