Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Metal and Oddities Reviews
Archives
3 septembre 2016

CHULO - Rapaz Y Carroñero

or9cMqT

Kill Your Heroes Records - Powerviolence - Colombie - 21 Juillet 2016 - 27 titres – 22 minutes

Il y a un peu plus de quatre cents chroniques, je vous avais entretenu d’un combo de Bogota, qui faisait beaucoup de bruit dans un créneau Powerviolence bien cuit. Les bougres sortaient alors un EP éponyme d’à peine quatre minutes, et depuis n’ont pas vraiment chômé. Il faut dire que le style est propice à une productivité sans bornes, et les Colombiens ne se gênent donc pas. Un simple coup d’œil à leur Bandcamp permet de constater le nombre de sorties qui ont émaillé leur jeune carrière, avec force EP, splits, singles, et autres formats tous aussi brefs MAIS…indispensables. 

Oui, le Hardcore, Fastcore, Powercore et Grindcore d’Amérique du Sud, j’aime, je suis friand et je recherche. Alors lorsque j’appris par hasard que Jorge Cortés (blasts), Sergio Mancera (basse, cris), Sebastian Barragan (guitare, cris) et Oscar Uribe (cris et cris, parti en 2012) sortaient un nouvel exploit, vous pensez bien que je me suis aussitôt jeté dessus. Et le produit en question est bon, très bon. D’ailleurs, il est tellement bon qu’il compile pas mal de travaux antérieurs des Colombiens, ce qui vous permet en un seul volume de survoler leur pléthorique discographie. Le label DIY Kill You Heroes Records vous ayant concocté une jolie cassette décorée à la main, vous n’avez plus qu’à l’acquérir pour une somme certainement très modique.

 

Puisque les saillies des CHULO sont relativement courtes et lapidaires à la base, ce Rapaz Y Carroñero a le mérite de durer un peu plus d’une vingtaine de minutes et de compresser vingt-sept morceaux sur une seule face de tape. Et avec ça, je vous garantis que votre vie sera plus belle. Car ce sampler (qu’on ne trouve pas d’ailleurs sur le Bandcamp du gang) n’est rien de moins qu’un bon survol en rase-mottes de la culture extrême ibérique, et un excellent résumé de l’approche de la violence Sud-américaine. Ce que j’avais couché sur papier lors de ma précédente review est évidemment toujours d’actualité. La personnalité des CHULO est attachante, un peu sauvage sur les bords, et s’exprime via le médium brutal d’un Powerviolence à tendance Grind pas piqué des hannetons. 

Pas vraiment de peaufinage, leur musique est brute, leur approche primale et le résultat explosif. Cette compilation vous permettra de retrouver des morceaux déjà présents sur les EP Chulo, Coragyps Atratus et autres petites surprises, et donc de vous offrir un large pan de l’histoire anti-musicale des résidents de Bogota. Le son est évidemment à l’avenant selon les sorties, mais l’objet global est d’intérêt. Outre la science pas très exacte des CHULO, il est une retranscription de l’énergie incroyable que développe la scène extrême d’Amérique du Sud, qui se pose presque en leader mondial du Powerviolence et autres excroissances bâtardes du Hardcore.  

 

Difficile toutefois de vous aiguiller vers un morceau plutôt qu’un autre. Mais comme la plupart du temps les interventions ne dépassent même pas la minute, à vous de voir quel coup de fouet vous caresse le plus les reins. Les petits malins ont même glissé un morceau qui piétine les trois minutes (« DecrépitO))) », qu’on trouvait déjà sur le EP Coragyps Atratus), qui n’est d’ailleurs pas le plus inintéressant du lot. 

Sinon, le cas est vite réglé, des ambiances parfois sombres, souvent paillardes et bien wild, et du Powerviolence joué à l’énergie, comme dans un dernier effort avant l’agonie. On se permet quelques incursions dans le Hardcore glauque et un peu Doomy sur les bords (« Depresion »), mais il faut quand même reconnaître que la basse à la Shane Embury et reine, tout comme les blasts qui ne marquent que peu de pauses. Un peu Thrashcore parfois sur les bords (« Turbulencia », genre de trou d’air qui secoue bien les tignasses), mais globalement Hardcore DIY, cette compilation se pose en point d’orgue d’une jolie carrière placée sous le signe de l’indépendance il y a déjà sept ans. 

Je ne vois rien à ajouter, mais honnêtement, si vous nagez dans l’underground comme un poisson dans une rivière, jetez-vous sur la version cassette de cette compile qui ravage tout sur son (bref) passage. Certes, les Colombiens de CHULO sont violents, mais pas méchants, et ils produisent un des meilleurs Powerviolence de Colombie, pays pourtant fertile en hurlements graciles.   

Vingt-sept morceaux, vingt-deux minutes, une jolie bande avec de jolis dessins pour une bande qui a de sombres mais radicaux desseins.

 

 

Publicité
Publicité
Commentaires
Metal and Oddities Reviews
Publicité
Publicité