Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Metal and Oddities Reviews
Archives
3 septembre 2016

GLAM SKANKS - Glitter City

Glam-Skanks-Glitter-City-2016

Unison Music - Glitter Rock - USA - 12 Août 2016 - 10 titres – 35 minutes

« Nous sommes les filles qui sortent la nuit, alors les mecs, dégagez de notre vue. Nous sommes ces filles que vos parents détestent » 

Vous je ne sais pas, mais sur moi, ce genre d’avertissement a exactement l’effet inverse à celui souhaité. J’aurais plutôt tendance à suivre les donzelles en question, si possible jusqu’au bout de la nuit, quitte à y laisser ma santé et mon énergie. Car pire qu’un cocktail de poppers et de téquila/martini, le premier album de ce presque all-female-cast (à l’exception d’un batteur, mais plutôt mignon lui aussi) fait monter la pression, gonfler la tension, et salement bouger les arpions. Mais nous ne tomberons pas de suite dans la vulgarité, car malgré une image travaillée et provocante, les GLAM SKANKS sont bien plus qu’une simple attraction made in Hollywood. Ils pourraient éventuellement poser avec vous sur le walk of shame pour gagner deux trois thunes en vous faisant gentiment les poches, mais il y a une chose qui les motive plus que les autres. 

Le Rock N’Roll.

 

Mais attention, pas le Rock intello qui prend son R.E.M pour un recueil de textes de Dylan. Non, le VRAI Rock, celui de la jeunesse, qui s’écoute à fond l’air un peu sot sur les bords, celui chanté par Jerry Lee d’abord, et puis par les STONES dans leur période la plus défoncée, et surtout, celui des seventies, de SLADE, SWEET, MOTT, et puis Bowie bien sûr, les PISTOLS et les NEW-YORK DOLLS. Le Rock à paillettes, le Rock à roquettes, le Rock qu’on vomit sur la moquette, mais avec classe… 

Alors, ces fameux GLAM SKANKS, qui sont-elles/ils ? Ali Cat (chant), Veronica Volume (guitare), Millie (basse) et Jaxine Sparkles (batterie), quatuor fondé en 2013, qui a déjà sorti quelques trucs, collaboré avec Kevin Smith (série The Comic Book Men), et puis donné un max de shows en Californie évidemment, des shows à paillettes, des shows à conquête, mais surtout des shows qui font perler la sueur au front et qui remplacent les baskets par des platform boots un peu roots.

Pour faire simple et pas trop carré, les SKANKS, c’est un genre de point de rencontre temporel et brillant entre la jeunesse des RUNAWAYS, de Marc Bolan, de David Johansen et sa bande de travelos, de l’iconographie stellaire de David, mais aussi de la folie suicidaire des PISTOLS, de l’exubérance mélodique des SWEET et puis des souvenirs des girls-groups des 60’s, Ronettes en tête avec un peu de chœurs Motown par-dessus. En gros, une gigantesque party qui commence tard dans la nuit pour la finir sous les étoiles, un peu groggy, mais persuadé d’avoir retrouvé ses quinze ans pendant un moment.

 

On connaissait la réputation, on savait les shows assez chauds, mais avec cet album, on écoute maintenant une musique, qui aussi futile soit-elle est en passe de devenir indispensable à votre équilibre musical mental. Une musique qui puise son inspiration dans le passé sans y penser, et qui aligne les hits, les chansons qu’on chante à tue-tête, et les trucs pas si bêtes, pas romantiques non, mais pas forcément si antiques que ça…Et tout y passe, du Glitter évidemment, mais aussi un genre de gros Heavy Rock bien sourd et un peu béton sur « Karma ». Le leur est justement plutôt bon, et du coup, leurs guitares se déchirent comme celle de Tony Iommi il y a quarante ans, sans oublier de les teinter d’une jolie patine psychédélique. Les riffs sont épais, la voix plus grinçante, mais ça n’oublie pas pour autant de groover bluesy et de lâcher un break easy, avec ces feulements dans la voix qui joignent les mains et le coeur de PRISTINE et Janis dans un même élan. 

Mais avec ses cinq minutes, le morceau fait figure d’exception, et si les têtes pensantes revendiquent l’influence de Joan Jett et de Cherie Currie, dites-vous que ça n’est pas gratuit. En commençant leur show virtuel par un truc aussi immédiat que « G.L.A.M », le ton est donné et le la un peu débordé, mais ces chœurs qu’on devine entonnés le sourire à la moue lippue débordant de lipstick enflamment le tout et donnent le signal du départ de la fête qui se veut torride. « Teenage Drag Queen » aurait pu ou dû être composé par Johnny Thunders durant les mid seventies, ou alors repris à son compte par Jack White avec sa sœur, mais las, les mecs étaient déjà ailleurs…Les GLAM SKANKS sont là et bien là, et rockent dur et pur, et ce riff aussi simple qu’accrocheur mélange avec bonheur les refrains de SLADE et les couplets des RUNAWAYS.

 

Chacun trouvera son bonheur sur cet album. Vous remarquerez que je n’ai pas complété d’un « ou pas », puisqu’il est absolument impossible de résister à ce déluge de bonne humeur, de paillettes, de confettis et autres accessoires de party, qui ne se soucie pas du lendemain sans pour autant négliger l’importance du présent comme extension du passé. Ce passé, les filles (excuse-moi drummer, mais vu ta tenue, je me vois mal t’appeler monsieur…) le regardent du coin de l’œil dans le rétro, et se rappellent des magnifiques sixties auxquelles elles rendent directement hommage d’une façon aussi ironique que mignonne sur « Fuck Off », qui se permet des paroles tout à fait déplacées sur une bande son acidulée. Motown, les Ronettes, Lita Ford, Phil Spector, tout y passe, et on s’y croirait presque au drugstore… 

Un petit hochement de tête en direction de Marc « Boa » Bolan («Bad Bitch »), un passage en revue des stations sur l’avenue (« Radio Blues », truc qui sent l’essence même le nez bouché avec son up tempo damné), des « Wou, Wou» en veux-tu en voilà (« Tube Tops », et sur ce coup-là les filles donnent vraiment de la voix sur un riff à la DEAD MOON), et puis le trip se termine avec explosion de ballons et bisous collés sur le front (« Blow me », prenez le titre comme vous voulez, salace ou sucré, mais laissez les guitares parler, dans le genre Josie & The Pussycats bien délurées)…

Alors on se retrouve sur le porche ou au fond du parking, on se regarde dans les yeux, et on se dit que finalement, la vie n’est pas si mal que ça… 

En tout cas, celle des GLAM SKANKS est carrément d’enfer. Une vie la nuit, qui brille de mille feux, une jeunesse qui dure et qui pioche dans l’histoire le petit plus qui permet d’y voir dans le noir, enfin, en gros, un passage en revue de ce que le Rock le plus léger et couillu nous a offert…Glitter City pourrait transformer n’importe quelle ville de province en mégapole de la luxure et du plaisir qui  dure.

Produit comme à la grande époque, dégueulant de hits à la cerise et au piment, c’est une bande son qui s’échappe de la bagnole de quatre musiciennes dont le pot d’échappement, même plein gaz, ne rejette pas de CO2 mais bien de la poussière d’ange…

 

 

Publicité
Publicité
Commentaires
Metal and Oddities Reviews
Publicité
Publicité